Automne en baie de Somme

A la fin du 19ème, un homme est retrouvé mort à bord d’un bateau échoué dans la baie de Somme. L’affaire est d’importance car la victime est Alexandre de Breucq, un riche industriel très réputé. Aussi, le ministère envoie la crème de ses agents à savoir l’inspecteur Amaury Broyan pour mener l’enquête. A partir de ses premières investigations sur le lieu du crime, le policier a la certitude que la victime a été empoisonnée et que le meurtrier a fait en sorte de prolonger son agonie. Lors de l’enterrement, Broyan fait la connaissance de la veuve, la hautaine Marthe de Breucq. Cette dernière l’invite à venir à son hôtel particulier. C’est lors de cette rencontre que l’inspecteur va découvrir que de Breucq avait une maîtresse et qu’elle s’appelait Axelle Valencourt. Autant dire que l’enquête va prendre une direction plutôt inattendue sachant que l’industriel était apprécié de tous et reconnu pour son altruisme.

Par phibes, le 17 mai 2022

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Notre avis sur Automne en baie de Somme

A n’en pas douter, Philippe Pelaez est un auteur pour le moins créatif et nous le confirme haut la main en ce premier semestre. Après avoir donné un troisième volet à sa série Maudit sois-tu, initié la saga du Bossu de Montfaucon et concocté le tome premier de Furioso, l’auteur nous invite à rester dans l’Histoire à la faveur d’une équipée qui doit prendre naissance dans la baie de Somme.

Dès la première planche, l’on pressent que ce qui va suivre va être de nature à alimenter une enquête policière. Sous le couvert du dénommé Broyan, inspecteur de son état, nous sommes appelés à l’accompagner dans ses pérégrinations qui vont toucher la haute bourgeoisie parisienne ainsi qu’un milieu beaucoup moins guindé gravitant autour de la Butte Montmartre.

Il en ressort un récit fortement inspiré, pour le moins captivant grâce à une intrigue bien ficelée, qui nous ballotte efficacement entre diverses couches sociales. On saluera également le mystère profond que chaque protagoniste, dans un jeu réellement bien pensé, entretient et que l’on va devoir découvrir au fil des pages. Fort d’un chapitrage habile, les péripéties s’égrainent subtilement, portées par une belle narration parfois aux élans poétiques et par des circonvolutions, parfois parallèles (pour Broyan en particulier), à rebondissements insoupçonnées.

Alexis Chabert s’associe à Philippe Pelaez pour la première fois afin d’animer cette fameuse enquête policière. A l’appui d’une générosité graphique délectable, l’artiste vient ici nous immerge dans un univers de grande beauté, magnifié semble-t-il par une colorisation directe. Son travail qui se nourrit d’une certaine liberté dans le coup de crayon conforte l’attrait du récit grâce à des arrière-plans de grande qualité historiquement convaincants et à des personnages caractériellement bien campés. Pour preuve, Broyan (qui fait penser un tant soit peu à Nestor Burna) se révèle dans son efficacité, Marthe de Breucq dans sa fierté et Axelle Valencourt dans sa délicatesse et sa féminité.

Un one-shot mettant à l’honneur une trame historico-policière rondement menée qu’il convient de ne pas rater !

Par Phibes, le 17 mai 2022

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