Un Australien à Gallipoli

 
Wally, Roy et Tom sont de jeunes Australiens qui, en 1914, sont partis à l’autre bout du monde, en Europe, pour servir l’Empire britannique qui a déclaré la guerre à l’Allemagne. C’est dans les rangs de l’Australian and New Zealand Army Corps (ANZAC) qu’ils se sont engagés, et c’est fiers comme tout qu’il ont embarqué vers ce qu’ils imaginaient être des victoires vite acquises.

Après avoir été, dans un premier temps, envoyés en Égypte, c’est en Turquie, dans la péninsule de Gallipoli, qu’ils ont eu pour mission de prendre le contrôle du détroit du Bosphore jusque-là tenu par l’ennemi ottoman.
 

Par sylvestre, le 13 octobre 2017

Publicité

Notre avis sur Un Australien à Gallipoli

 
Le fait qu’une bande dessinée convoque des personnages zoomorphiques n’est plus un frein pour le lecteur : avant Un Australien à Gallipoli, nombre d’autres titres, par leur qualité ou par les sujets qu’ils ont traités, sont devenus des références. On pense par exemple à la série Blacksad dessinée par Guarnido, on pense forcément aussi à l’incontournable Maus d’Art Spiegelman.

Une originalité dans cette BD Un Australien à Gallipoli est justement que les personnages proviennent d’horizons qui, pour nous Européens, sont lointains et exotiques. Les animaux qui leur ont donné forme sont ainsi des espèces endémiques de l’île-continent en ce qui concerne les militaires de l’ANZAC (des kangourous, des koalas…) et des caracals en ce qui concerne les Ottomans. A noter d’ailleurs que les militaires du rang tels Wally, Roy et Tom n’ont pas que la frimousse du kangourou mais en portent aussi la puissant queue ! Un petit challenge de plus pour le dessinateur Greg Holfeld qui a mis en images avec talent le scénario écrit par Ruth Starke, une Australienne qui, avec cette bande dessinée, en plus de raconter une histoire peu connue sous nos latitudes, rend hommage aux p’tits gars de son pays qui sont partis loin de chez eux vers un destin tragique.

C’est zoomorphique, et c’est encore une histoire de guerre. Il y a eu Maus, il y a eu Cat Shit One, il y en a eu bien d’autres ! Est-ce parce que les animaux rendent l’exercice de la représentation de la guerre plus facile ? Plus soutenable ? Ou parce que le choix des types d’animaux colle mieux au côté hiérarchique des armées ? Quoi qu’il en soit, le résultat est bien bon, servant avec rythme le récit et l’action. Les couleurs, en outre, font plus d’une fois penser à celles de la talentueuse Ana Miralles (Djinn…)

De jeunes volontaires qui se sont embarqués pour vivre l’aventure avec tout ce que ça peut vouloir dire d’innocence, de trop-plein de confiance puis de désillusion… Le schéma est classique : quand on part à la guerre, on devrait pourtant savoir qu’on ne part pas s’amuser. Tous ces sentiments que vit le militaire trouvent donc leur place dans ce récit : en Égypte et en Turquie, au pied des pyramides ou au fond des trous, tout comme ça aurait aussi été le cas dans d’autres conflits : peur, stress, inconfort, tristesse de perdre ses camarades…

Un air de déjà-lu, par certains côtés, mais aussi un vent de nouveauté bienvenu, porté par "l’originalité" de ce pan d’Histoire qu’on n’a pas étudié nous, en France ; ce qu’un cahier documentaire de quelques pages vient corriger en fin d’ouvrage en donnant des précisions sur le contexte historique ou sur des termes rencontrés lors de la lecture.

Une chouette (pour rester dans l’animalier ^^) bande dessinée à découvrir aux éditions Kramiek !
 

Par Sylvestre, le 13 octobre 2017

Publicité