AU TEMPS DE BOTCHAN
La danseuse de l'automne

Sous l’ère Meiji, le Japon assumait difficilement son complexe d’infériorité vis-à-vis des occidentaux. C’est pourquoi de nombreux Japonais sont partis pour l’Europe en observateurs. Rintaro "Mori" Ogai, médecin militaire, a fait partie de ceux-là et c’est en Allemagne qu’il a passé quatre ans. Durant cette période, il a pris le temps de la réflexion et a vu ses yeux s’ouvrir sur ce qui lui est alors apparu comme des évidences. Son séjour européen lui a aussi permis de rencontrer Elise Weigert, de qui il est tombé éperdument amoureux. Puis il est retourné au Japon et Elise l’a suivi pour se marier avec lui, mais avoir une épouse étrangère à cette époque est non seulement mal vu par la famille dont les intérêts passent avant ceux de l’individu, et de plus est incompatible avec faire carrière…
 

Par sylvestre, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur AU TEMPS DE BOTCHAN #3 – La danseuse de l’automne

Parcourir le troisième tome de cette série Au temps de Botchan est comme se promener dans un jardin japonais idéalisé, poétique, fleuri, parfumé et ensoleillé : le généreux nombre de pages du tome permet une bonne immersion dans la lecture et le rythme nonchalant du récit incite à s’y attarder, à prendre vraiment le temps de l’apprécier au mieux.

Destins croisés, destins superposés, la technique de narration est la même que dans les volumes précédents : le scénariste Natsuo Sekikawa n’hésite pas à faire apparaître enfants ou adultes tout un éventail de personnes qui ont fait le Japon de cette période, principalement des auteurs (Au temps de Botchan est un manga littéraire), mais aussi et notamment dans ce tome des gens de l’univers du sport. En effet, le Judo en est à ses débuts et déjà, il est question pour les Japonais d’exporter cet art. On trouvera aussi des européens, Bigot, par exemple, mais aussi et surtout Elise Weigert à qui est attribuée l’évolution du kimono tel qu’on le connaît de nos jours.

Balade très intéressante et informative, cette BD est aussi le témoin d’une tradition de pensée Japonaise particulièrement stricte et loin des points de vue des européens. Cette rigidité toute extrême orientale est non seulement abordée en général mais aussi au travers le cas très personnel de Rintaro Ogai. Ce dilemme que le médecin militaire devra gérer sera d’ailleurs porteur d’un suspense qui grandira au fil du tome, rendant celui-ci considérablement captivant.

On retrouvera logiquement dans ce volume différents personnages déjà rencontrés dans les précédents volets et on ne comprendra pas pourquoi Takuboku ne se ressemble plus… Mais évidemment, ce détail à lui seul ne parviendra pas à gêner au point de buter sur la lecture très agréable et plus que vivement conseillée de cette série.
 

Par Sylvestre, le 1 mai 2007

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