Au Ritz des fritz

 
Pabel Danwarth, soldat allemand, a été fait prisonnier en 1944 par les Américains. C’est donc outre-Atlantique qu’il a été envoyé pour purger sa peine ; dans un camp de prisonniers où il s’est retrouvé entouré de compatriotes parmi lesquels certains nazis se comportaient comme si l’issue de la guerre allait être favorable à leur Führer… Un calvaire pour ceux qui, comme Pabel, étaient considérés par ces nazis comme des traîtres pour s’être fait surprendre par le débarquement en Normandie !

Vue d’Europe, sa détention avait considérablement rapproché Pabel de New York. Et comme il y connaissait une femme qu’il avait jadis aimée, il tenait là sa deuxième bonne raison d’essayer de se faire la belle (euh, sans mauvais jeu de mots, hein ?! ^^)…
 

Par sylvestre, le 21 octobre 2015

Notre avis sur Au Ritz des fritz

 
Cette bande dessinée parue aux éditions La Boîte à Bulles est une œuvre de plus qui parle de la seconde guerre mondiale et des nazis, mais qui le fait d’un point de vue peu courant. Au Ritz des fritz nous rappelle en effet (ou nous apprend !) que des Allemands ont été emprisonnés outre-Atlantique après avoir été capturés sur le sol du vieux continent. Et que différents types de camps existaient pour tous ces Allemands capturés, selon le degré de leur "foi" en le système nazi…

Or ce "dépaysement" entraîne forcément des décalages dans les destins des personnes concernées comme Pabel et ses co-détenus, et c’est ce qui fait l’originalité de cette BD. Car ces Allemands qu’on "côtoie" tout au long des 77 planches qui composent l’album sont désinformés : il y a ceux qui, par exemple, persistent à croire, en 1944, que Hitler vaincra. Ou ceux comme Pabel qui, d’où ils ont servi leur drapeau, ne savaient rien de la "solution finale" et en ont appris l’existence aux informations, aux Etats-Unis.

Une fois la guerre finie, ces Allemands ont, pour la plupart, retrouvé leur liberté. Loin de chez eux, dans un pays où il leur était forcément difficile d’être appréciés des autochtones… Et quand tout un chacun aurait pu se contenter d’apprécier la paix revenue (surtout aux Etats-Unis où le conflit avait moins fait de ravages qu’en Europe ou qu’ailleurs), il y eut encore des anciens nazis pour continuer de harceler et de menacer ceux des leurs qu’ils considéraient comme des traîtres ou des déserteurs ! Les mauvais perdants sont les pires…

Au moyen d’un crayonné noir et blanc simple et agréable, c’est tout ça que nous évoque Nathalie Bodin dansAu Ritz des fritz ; en nous rappelant également à toutes fins utiles que n’était pas forcément nazi tout soldat allemand.
 

Par Sylvestre, le 21 octobre 2015

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