AU NOM DU FILS (CIUDAD PERDIDA)
Seconde partie

Parti à la recherche de son fils Etienne kidnappé par des guerrillos colombiens, Michel Garandeau a traversé le parc national Tayrona pour faire halte dans un camp de vacance. Après deux journées d’attente qui lui permettent de goûter aux délices enjôleurs des lieux, il finit par obtenir de nouvelles informations qui vont l’amener à retrouver Vania, la petite amie d’Etienne, à Baranquilla. Se sentant coupable d’avoir délaissé le jeune homme, elle décide de se joindre à Michel. Ensemble, ils se transportent sur les lieux mêmes où s’est déroulé l’enlèvement, à la Ciudad Perdida. Auront-ils pour autant l’opportunité de se rapprocher d’Etienne à la condition qu’il soit toujours vivant ?

 

Par phibes, le 21 décembre 2011

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Notre avis sur AU NOM DU FILS (CIUDAD PERDIDA) #2 – Seconde partie

Totalement en phase avec une problématique d’actualité, celle d’enlèvement de touristes dans les pays étrangers, Serge Perrotin poursuit et également finalise l’évocation de la dure quête engagée par un père, Michel, pour son fils, Etienne, disparu en Colombie.

Avec ce deuxième opus, en suivant Michel, on assiste à la lente progression d’une enquête faite par un personnage qui a la particularité de ressembler à monsieur tout le monde. Par ce biais, bien qu’il y ait une tragédie à la clé, le lecteur se voit, à l’image de cet homme, quelque peu charmé par l’exotisme d’un pays qui connaît pourtant de graves dérapages (kidnapping, trafic de drogue…), par l’humanité et la fraternité que l’on peut trouver au contact de ses habitants.

Sans tomber dans une gravité extrême, le récit s’égraine lentement au fil des pensées intimes de Michel et des quelques rencontres que son voyage continue à générer (Ruth, Claudius, Marcello, VaniaJesus…). On reste suspendu à une intrigue simple mais efficace, à l’image de ce personnage qui découvre son fils et qui n’a rien d’un super héros, non violente, bénéficiant d’une générosité et d’une sensibilité presque condescendante qui donne réellement envie de s’y associer. Adroitement, Serge Perrotin que l’on sent parfaitement imprégné de ces territoires d’Amérique Latine, de leurs moeurs et de ces peuplades qui y subsistent tant bien que mal (les Kogis par exemple) nous gratifie de quelques rebondissements bien sympathiques qui rendent la quête honorable et courageuse pour un final émotionnellement probant.

Les dessins de Clément Belin sont à l’image du récit, d’une grande simplicité certes mais aussi d’une profondeur captivante. Employant un trait qui va à l’essentiel sans rentrer dans une restitution photographique, son message graphique se veut clair, humainement charismatique. Ce dernier ne cherche pas l’exubérance picturale mais plutôt l’expressivité naturelle, généreuse, affective. De fait, son travail se suffit à lui-même et anime avec force et justesse le calvaire de son personnage principal.

Une fin de quête remarquable pour sa simplicité et sa sensibilité auréolée d’accents latins servie par deux auteurs à la générosité convaincante.

 

Par Phibes, le 21 décembre 2011

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