AU COEUR DE FUKUSHIMA
Journal d'un travailleur de la centrale nucléaire 1F

En 2011, après le terrible accident nucléaire de Fukushima, Kazuto Tatsuta veut se rendre utile. Il décide de chercher un emploi sur le site et finit par être embauché par un sous-traitant de Tepco pour travailler dans la centrale nucléaire elle-même, au coeur de la zone protégée. Autant dire que, face aux risques, les mesures de sécurité à suivre tout au long d’une journée de travail sont innombrables. Et lorsque vous êtes en combinaison face à un danger totalement invisible, votre seul ange gardien devient votre dosimètre.

Cette expérience hors du commun, au coeur même de la zone, l’auteur a voulu la raconter à travers ce manga qui nous montre le quotidien des travailleurs de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi après la catastrophe.

Par legoffe, le 31 mars 2016

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Notre avis sur AU COEUR DE FUKUSHIMA #1 – Journal d’un travailleur de la centrale nucléaire 1F

Cinq ans presque jour pour jour après la catastrophe de Fukushima, Kana publie en France le manga de Kazuto Tatsuta (c’est un pseudonyme) qui raconte le quotidien des gens travaillant dans la centrale nucléaire accidentée afin de réparer, démanteler…
C’est donc un ouvrage fort intéressant qui nous est proposé car, jusqu’à présent, les témoignages étaient surtout des récits de la catastrophe elle-même, ou bien des écrits sur les conséquences environnementale de ce désastre.

Ici, rien de tel. L’homme raconte ce qu’il vit et ce qu’il fait, ses conditions de travail, de logement, ses relations avec les autres employés ou ses employeurs. Il ne juge pas, pas plus qu’il n’est là pour analyser la situation scientifique ou écologique. Il nous parle de son rôle, celui d’un homme simple qui sera tout d’abord affecté à la gestion d’un bâtiment préfabriqué servant de salle de repos avant d’aller lui même travailler dans la centrale.

Je puis vous assurer que la découverte est totale. Pour la plupart des gens, le travail de l’auteur parait impensable, voire surréaliste. Certains imaginent sans doute que cela peut aller jusqu’à ressembler à une mission suicide. Vous allez donc être surpris en lisant ces pages car ces gens là vont faire leur boulot comme quasiment n’importe quel employé lambda, à un détail près : les procédures d’équipements et de surveillance sont drastiques et représentent finalement l’essentiel de la journée. Ces ouvriers sont conscients qu’ils doivent s’appliquer dans ces procédures, mais ils n’en font pas des montagnes et ne manquent pas d’humour.

Ils nous donnent une sacré leçon de courage, tandis que l’auteur lève finalement bien des idées reçues sur ce qu’est la zone interdite et l’action des hommes qui y travaillent.

L’ensemble s’avère donc très instructif et s’adresse à tout le monde. Bien sûr, un tel témoignage, particulièrement précis et quasi documentaire, a aussi les défauts de ses qualités. En expliquant par le détail toutes les procédures, les approches et les méthodes de travail, certains passages s’avèrent parfois un peu rébarbatifs. De plus, nous ne sommes pas dans un roman, fait d’intrigues ou de rebondissements. Et, dans le cas présent, c’est plutôt bon signe car un changement majeur dans le quotidien de ces ouvriers du nucléaire est généralement annonciateur de gros problèmes.
Nous suivons donc avec intérêt ces hommes simples, qui ont à mener des tâches en apparence simples elles aussi, mais dont l’utilité est fondamentale, dans un milieu hostile où toute erreur peut mener à la catastrophe.

Par Legoffe, le 31 mars 2016

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