ASTRID BROMURE
Comment dézinguer la Petite Souris

A peine ses parents sont partis pour une quinzaine de jours que, déjà, Astrid s’ennuie dans sa grande demeure perchée sur un immense gratte-ciel. Benchley, le majordome, et Dottie, la cuisinière, tentent de l’occuper mais rien n’y fait, Astrid n’a pas le cœur à l’ouvrage. Maugréant dans son coin, la petite fille s’aperçoit alors qu’une de ses dents bouge. Elle en réfère illico aux deux adultes de la maisonnée qui lui rapportent que la petite souris va passer bientôt. Mais Astrid ne l’entend pas de cette oreille et décide en trois étapes de faire la preuve que l’histoire de la petite souris est un mythe. Le piège qu’elle va tendre ne va pas obtenir les résultats escomptés.

Par phibes, le 26 avril 2015

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Notre avis sur ASTRID BROMURE #1 – Comment dézinguer la Petite Souris

A l’origine des travaux d’animation de La famille Pirate en collaboration avec Aude Picault et également de la partie graphique du tome 6 des aventures de Spirou et Fantasio, Fabrice Parme revient dans le paysage de la bande dessinée en s’adressant une nouvelle fois à ses plus jeunes lecteurs. Cette fois-ci, en solo et en grande forme, l’artiste vient nous présenter une généreuse petite aventure d’un personnage qui, à n’en pas douter, va faire des émules chez nos têtes blondes.

Grâce à la petite Astrid, à son ennui, son impertinence et à son caractère entier, Fabrice Parme a décidé, comme le sous-titre le laisse ironiquement présagé, de « dézinguer » une référence populaire, celle concernant la Petite Souris qui passe après qu’une dent de lait soit tombée. A cet égard, l’artiste se joue très adroitement de l’esprit de la petite héroïne issue d’un milieu aisé et nous régale de ses réparties vis-à-vis de ce mythe puéril. Il nous transporte très généreusement dans son univers capricieux et lui fait prendre une orientation totalement ubuesque sous le couvert d’un formatage publicitaire bien facétieux. Il va de soi que si la petite rouquine prend toute sa place dans cette historiette, les seconds rôles ont également droit au chapitre. Le majordome, la cuisinière, Gatsby le chat, Fitz le chien et enfin la gente rongeuse ne manquent pas d’animer la quête de vérité d’Astrid et par ce biais, on ne s’ennuie pas une minute, entre surprise et sourire.

L’on sent pertinemment que Fabrice Parme a passé beaucoup de temps dans l’animation. En effet, son dessin, très stylisé et d’une finesse exemplaire, se veut également dynamique. Astrid, petit personnage qui n’est pas sans rappeler Tiffany dans Jardins sucrés (réalisé avec Lewis Trondheim), est craquante à souhait et nous amuse de par son exubérance perceptible. L’univers qui l’entoure se suffit à lui-même, moderne et plein de vie, mettant en évidence des plans dans des vignettes plutôt restreintes, parfois sophistiqués pour apporter une certaine profondeur, parfois nus pour bien faire apparaître l’essentiel.

Une première historiette emplie de fraîcheur juvénile et de légèreté qui, à coup sûr, rassérénera l’appétit des plus jeunes et qui ne peut qu’installer la petite héroïne et ses aventures dans la durée.

Par Phibes, le 26 avril 2015

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