ASTER
Tattva

Les quatre Shri’yads ont subi l’épreuve au Nijaï. Alors que Odan, Soyal et Pamu en sortent complètement transformés, Gadriel, lui, a disparu. Ayant acquis la certitude que le Culte est dans l’erreur la plus totale, ils retournent à Ashédine, siège de l’Ata, avec la ferme intention de dévoiler la vérité. Mais, un climat de terreur règne au sein de la cité. Pourchassés, ils trouvent refuge chez les pillards de Miräk, soutenus par deux conseillers du Culte et représentants des Ksatriyas. Une dernière épreuve les attend pour que la prophétie se réalise totalement et qui consiste à fouiller dans les fondations de la capitale Ashédine à la recherche d’un livre sacré. Malheureusement, le temps et le méphitique Gadriel jouent contre eux.

Par phibes, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur ASTER #4 – Tattva

L’heure du grand dénouement est arrivée. A l’issue de leur périple bouleversant au Nijaï, les trois Shri’yads retrouvent leur point d’origine en la cité d’Ashédine pour finaliser leur quête.

Fort de plus de 60 planches, Guillaume Clavery clôture de main de maître sa grande aventure dans un maelström inimaginable. Sur fonds de prophétie établie de très longue date, il fait éclater en mille morceaux les fondements de la société dont il a été le principal narrateur depuis trois tomes. Les masques tombent, la violence redouble d’intensité, le sang des innocents coule à flot.

L’amertume se fait ressentir dans les moindres recoins de chaque vignette par les faux-semblants mis en pleine lumière, par la montée exponentielle de la violence qui s’empare d’Ashédine.

Si dans le précédent tome, l’humour émergeait de temps à autre par les réflexions décalées du gardien du Culte Woo’Tan, la gravité est de mise dans ce dernier épisode qui semble donner que très peu d’espoir aux porteurs des talismans. Guillaume Clavery joue également avec les images fortes. On a l’impression qu’il désire ébranler nos certitudes quant à la quête et susciter un grand nombre d’émotions dont le final complexe et acide sera le plus évocateur.

Si cette fin est, en soi, superbe, je soulignerais (d’un trait fin presque invisible) le manque de repères quant à l’utilisation de termes propres au monde d’Aster et à la spiritualité indienne dont un lexique aurait été peut-être nécessaire afin de ne pas perdre pied.

Paul Cauuet a réussi son pari. Il a atteint un niveau de minutie formidable et se permet de réaliser ses vastes dessins dans des cadrages de plus en plus petits. Le travail produit est très explicite et dégage une énergie presque palpable. Les couleurs sont magnifiques et généreusement employées. Elles complètent naturellement ses dessins en apportant la profondeur et la luminosité suffisantes aux décors et aux personnages.

La réalisation de la prophétie touche à son terme et les adeptes du pouvoir sournois en place ne sont pas prêts à céder un pouce de terrain. Les Shry’yads arriveront-ils à délivrer à temps leur message et faire comprendre les errements entretenus depuis de nombreuses générations. Rien n’est moins sûr mais tant que subsiste l’espoir… ça s’est important !

Par Phibes, le 24 mars 2008

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