ASSASSIN
La lumière et le tunnel

En 1917, profitant de l’intervention d’un corps expéditionnaire anglais pour la libération de Jérusalem de l’oppression ottomane, un officier britannique, archéologue averti, répondant au nom de Thomas Edward Laurence s’enfonce dans les profondeurs de la cité afin d’y trouver quelques indices sur l’ancienne secte des haschischins. C’est dans une des galeries souterraines que ce dernier se retrouve face à quelques représentants de cet ordre dont le jeune Sahir qui lui demandent de mettre sa notoriété et son intégrité au service de leur cause et de la préservation de leur grand secret. Quelques 18 ans plus tard, alors que le monde subit la montée du nazisme, Himler sous le couvert d’Hitler décide d’organiser le rapt de Lawrence afin de lui soutirer tout son savoir sur les haschischins. Ce dernier, d’ailleurs, est en cours de récupération du livre des morts détenu par le British Museum à Londres. Une lutte acharnée pour la possession du secret des haschischins commence alors…

 

Par phibes, le 9 janvier 2011

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Notre avis sur ASSASSIN #1 – La lumière et le tunnel

Après avoir œuvré dans le domaine de la "mort-vivance" avec le premier titre de sa saga Zombies, Olivier Péru reste, avec cette nouvelle série, dans la thématique fantastique "mort et vie". S’accaparant toutefois d’un sujet cette fois-ci au fondement historique, il dresse une histoire qui promet bien du plaisir à ceux qui suivent les travaux de cet auteur émérite.

Premier d’une trilogie annoncée, cet épisode nous ouvre sur l’univers légendaire des haschischins, ordre d’assassins qui sévissait au Moyen-Orient et qui fut anéanti lors de la prise de Jérusalem dans la troisième croisade menée par Richard Cœur de Lion. Fort de ces évènements, Olivier Péru vient agiter sa baguette magique de scénariste pour en soutirer l’essence essentielle à son aventure en perpétuant les agissements clandestins de la secte en question et en lui attribuant un secret des plus convoitables.

La lumière et le tunnel augurent des péripéties à travers les âges fort bien animées et palpitantes. Elles gagnent en intérêt par le fait qu’elles font intervenir au premier plan des personnages charismatiques dont un à la renommée mondiale puisqu’il s’agit du grand Lawrence d’Arabie. Se focalisant dans la période d’avènement du 3ème Reich, elles se transforment en une sorte de course-poursuite haletante dont la motivation essentielle est la possession d’un secret. Et pas n’importe quel secret, puisqu’il donne un pouvoir essentiel à celui qui le possède. Toutefois, et c’est là l’intérêt de la chose, la fiction aux ambiances ésotériques évite de déraper dans des méandres absolument improbables. Grâce à l’habileté du scénariste, l’aventure reste dans un domaine plausible en donnant une version non officielle et bien calculée des dérapages historiques et autres faits (le jeu incertain des personnages, l’avènement d’Hitler, la destinée de Lawrence…).

Assurément, Olivier Péru sait s’entourer de dessinateur à la valeur incontestable. Ici, c’est Cristian Pacurariu (Le testament des siècles) qui est au pinceau et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il fait un travail de haute voltige. Usant d’un trait on ne peut plus maîtrisé, jouant sur des perspectives osées, jonglant sur un détail qui laisse entrevoir une rigueur exceptionnelle, forçant sur un crayonné appuyé à la connotation graphique d’antan, cet artiste laisse éclater son talent dans une apothéose picturale remarquable.

Une excellente ouverture d’une aventure historique et fantastique qui ne présage que du bon pour la suite à lire dans la collection des Secrets du Vatican chez Soleil.

 

Par Phibes, le 9 janvier 2011

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