ASSASSIN ROYAL (L')
L'Art

Jeune garçon d’écurie de 14 ans, Fitz jouit d’une adolescence agréable au contact de Molly et autres compagnons. Lors d’une soirée bien arrosée, il croise Dame Patience, ancienne concubine de Chevalerie, qui exige du Roi Subtil que Fitz soit éduqué. Malgré la non reconnaissance de la légitimité de sa filiation avec son père Chevalerie, celui-ci est mis à la disposition du tyrannique professeur d’Art, Galen. Commence alors un dur apprentissage d’une technique de communication durant lequel Fitz va faire l’objet d’un harcèlement terrible. Est-ce que ce jeune apprenti va pouvoir tenir face aux assauts de Galen et pourquoi ce dernier entretient-il tant de haine envers lui ?

Par phibes, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur ASSASSIN ROYAL (L’) #2 – L’Art

Jean-Charles Gaudin est un auteur de bandes dessinées dont la prolixité scénaristique n’est plus à prouver. En effet, alors qu’il vient juste de clôturer sa série "Le feul" avec Frédéric Peynet et qu’il a publié récemment le 2ème tome de "Lans Sirling" avec Christophe Picaud, le voilà produisant, en ce mois de février 2009, la suite de "L’assassin royal", série adaptant la saga éponyme écrite par la romancière Robin Hobb.

En ce deuxième opus qui arbore une couverture des plus alléchantes, l’intégration du jeune Fitz au sein de l’entourage du souverain Subtil se fait de plus en plus forte. En effet, grâce à sa rencontre avec Patience, le jeune "bâtard" est soumis au dur apprentissage de l’Art, méthode très particulière de communication réservée à une caste. Mais compte tenu de certaines animosités, on peut se poser la question si cette initiation va arriver à son terme.

Selon une voix-off bien présente caractérisant les pensées du jeune Fitz, on s’éprend de ce héros dont les origines illégitimes jouent contre lui et autour duquel gravitent une société d’adultes. La haine de Galen est bien perceptible et le face-à-face entre les deux êtres s’annonce d’une grande force. Par ailleurs, Dame Patience, personnage fait de douceur et de caractère, se livre progressivement pour se révéler marquée en son fonds tout comme Fou, un autre personnage qui apparaît subtilement et subrepticement, semble être la conscience du bâtard. Enfin, après Burrich, Vérité est celui qui apporte une certaine sérénité et un réconfort au jeune désemparé.

Le fantastique prend toute sa place, sans excès, au sein du récit et se matérialise surtout, comme l’indique le titre du présent album, dans l’usage de l’Art. Sans en dévoiler les principes, le monde médiéval de Fitz est auréolé de magie officielle (l’Art, qu’une certaine caste peut maîtriser) et officieuse (Le vif dont le garçon fait usage de temps en temps et dont la pratique semble interdite).

Laurent Sieurac dont le travail sur la série "Les Princes d’Arclan" est remarquable, persiste dans son trait bien sympathique. On se plait à lire, par ses généreux graphiques qui peuvent se révéler à la fois imprécis et détaillés, les péripéties de Fitz, débordantes de sentiments juvéniles et de duretés adultes. L’usage des pleines pages est excellent et l’application de fonds noirs sur certaines planches rehausse admirablement la vision des dessins.

"L’Art" est une nouvelle tranche attachante de la destinée remuante du jeune Fitz dans une contrée qui semble ne faire aucun cadeau à ceux qui souffrent d’un passé trouble.

Par Phibes, le 28 février 2009

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