Un assassin à New York

Benkei est un Japonais qui vit à New York. Artiste peintre de grand talent, il est apprécié pour ses copies de toiles de maître difficiles à distinguées des vraies, pour le plus grand bonheur des faussaires.
Mais il ne s’agit que d’une couverture. L’homme, à l’allure débonnaire, est en fait un implacable tueur à gage, qui n’intervient que pour des affaires de vengeance.

Par legoffe, le 11 décembre 2021

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Notre avis sur Un assassin à New York

Pika propose, ici, un recueil de nouvelles qui avaient été prépubliées dès 1996 au Japon, mais qui étaient restées inédites en France. La preuve qu’il existe encore des ouvrages du grand Taniguchi, décédé en 2017, non traduits dans la langue de Molière !
A l’époque, le Mangaka avait fait équipe avec Jinpachi Môri, qui signe le scénario.

Le style de la bande dessinée nous rappelle le sombre Trouble is my business, mais avec un graphisme plus moderne, plus affiné, acquis par l’expérience des années qui séparent les deux projets.

Autre différence, le présent ouvrage n’est pas une longue série, mais un one-shot, qui rassemble les sept histoires mettant en scène Benkei.

Le tueur est un homme au calme impressionnant, au visage avenant, voire apaisant. Tout à fait le genre de personnage que Taniguchi dessine à merveille.
Autant dire que le style tranche avec le propos ! Car, derrière son visage débonnaire se cache une détermination, une efficacité et une froideur impressionnantes. Benkei n’agit que s’il doit mettre en oeuvre une vengeance d’un client. Et, en esthète, il s’applique à préparer l’opération pour que le cible prenne toute la mesure de la situation au moment où elle va mourir.

Chaque histoire permet donc de mettre en scène des personnages et des contextes très différents. Môri veille aussi à varier la forme du récit pour chaque meurtre. Il parvient toujours, en une trentaine de pages, à raconter les faits en insufflant un vrai suspense et une intensité dramatique, ce qui est déjà, en soit, assez épatant. Rien d’étonnant venant de l’auteur de l’excellente mini série Les fils de la Terre, dans un tout autre registre toutefois.
Et si le dessin de Taniguchi vient un peu atténuer le propos, il en renforce aussi l’aspect cynique.

Voilà des histoires efficaces, qui ne laisseront pas les lecteurs indemnes et qui prouvent, une fois encore, que Jirô Taniguchi aimait s’attaquer à des styles de récits extrêmement différents.

Par Legoffe, le 11 décembre 2021

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