ASSASSIN
Tu ne survivras point

En octobre 1935 à Berlin, Hitler est désormais détenteur du secret haschichin de la résurrection pour l’avoir dérobé via Himmler, Eckart et sa bande de tueurs, à Sâhir, Lawrence et le conservateur de musée Herbert Shaw. Aussi, considérant la toute puissance montante dont bénéficie le dictateur qui ne manque pas de créer l’ordre des Phénix, il devient nécessaire pour les trois hommes de l’assassiner. Mais l’affaire est délicate car, d’une part, le trio est connu des allemands et d’autre part le chancelier, qui maîtrise le secret de la résurrection, va devoir être tué plusieurs fois. Lors de l’opération, Sâhir se retrouve face à Hitler mais ne peut atteindre son but, car ce dernier est un multi portes. De fait, les représailles ne se font pas attendre si bien que Lawrence, Sâhir et Saw doivent fuir, non sans avoir, au préalable, retrouvé les traces d’Audrey, l’ancienne assistante du conservateur, qui est à l’origine de la découverte de la prière haschichin qui ramène à la vie. Nul ne doit survivre au secret de la résurrection et Sâhir va s’employer à faire respecter cet adage.

 

Par phibes, le 20 novembre 2011

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Notre avis sur ASSASSIN #2 – Tu ne survivras point

Le premier opus nous avait laissé sur une note terrifiante (et malheureusement réelle), celle de l’installation de la toute puissante machine hitlérienne d’avant-guerre avec en filigrane la récupération par le chancelier du secret des fameux haschichins. Avec ce deuxième et dernier épisode, Hitler a donc assimilé le pouvoir de résurrection et devient, de fait, pour l’un des représentants de la secte des Assassins et ses partisans, l’homme à abattre. L’heure est donc au nettoyage, chose à laquelle Sâhir, Lawrence et le conservateur Saw vont s’employer.

Comme on peut le subodorer, Tu ne survivras point annonce une vaste campagne d’actions destinées à éliminer tous ceux qui ont été initiés opportunément au pouvoir de régénération haschichin. De la plus haute autorité allemande à ses colonnes d’élites et même au-delà, tous vont être la cible d’une action vindicative radicale. Par ce biais, cet opus délaisse quelque peu le Lawrence d’Arabie ressuscité pour donner beaucoup plus la "parole" à son compagnon d’armes Sâhir, un Sâhir tout en puissance destructrice.

Olivier Peru est scénaristiquement à son affaire dans cette aventure qui fluctue entre réalité historique et fiction. Ce dernier nous donne, au rythme de dialogues incisifs, une version surprenante des actions obscures de cette communauté d’assassins issue de l’Ancienne Égypte qui se perpétuent au fil du temps, dans une interaction avec des faits authentiques liés au 3ème Reich et à son plus haut dignitaire Hitler. Cet amalgame, qui fait appel à un pan d’Histoire qui a inspiré de nombreuses fictions par ailleurs, est subtil, détonant, laisse souvent parler les armes et donne lieu à des faces à faces qui donnent le vertige. Mettant en avant un secret alambiqué, il est l’occasion d’apprécier quelques références à l’Histoire savamment intégrées au récit (voir le final par exemple).

Le dessin de Christian Pacurariu a toujours autant de charme. Alors qu’il s’emploie à noyer son crayonné appuyé dans des effets et une colorisation sombres, en corrélation avec l’époque concernée, cet artiste fait preuve d’un travail plutôt fourni à l’aspect volontairement vieillot de façon à, semble-t-il, conforter la représentativité historique. Le mouvement est bien maîtrisé tout comme la foule de petits personnages qui fleurissent dans ses nombreuses vignettes.

Un bon épisode entreprenant qui clôture une aventure auréolée de secret non moins surprenante.

 

Par Phibes, le 20 novembre 2011

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