Aspic voisine

Justine a emménagé dans une petite ville de province après avoir vécu longtemps en région parisienne. Elle avait donc quelque appréhension quant aux difficultés à se créer un nouveau réseau d’amis, mais cette crainte s’est vite évanouie puisqu’aussitôt après avoir posé ses valises dans la rue au pied de son nouveau "chez elle", une voisine de son âge l’a abordée et a ouvert le bal des invitations l’une chez l’autre.

Bien que Mélu, c’est comme cela qu’elle s’appelle, n’ait pas du tout son style, Justine s’est satisfaite d’une certaine philosophie de sa nouvelle amie et ainsi s’est établi un jeu entre elles dont la règle dictait que celle qui reçoit impose le style des instants passés ensemble : sage côté Justine, et trash côté Mélu…

Cette camaraderie forte allait-elle pour autant se muer en véritable amitié ? Heureusement, même les meilleures copines du monde ne se disent pas tout. Sinon, Justine aurait fui Mélu à très, très grandes enjambées !!! Vous ne croyez pas ?!?
 

Par sylvestre, le 1 janvier 2001

Publicité

Notre avis sur Aspic voisine

Il est normal que le dessin de Monsieur H vous rappelle la bande dessinée Hautes Œuvres, disponible chez le même éditeur, puisque Aspic voisine est du même auteur, Simon Hureau.

Après avoir fait dans l’Historique, le voici qui fait dans le social (!) en nous proposant un récit tout à fait original et cela grâce à ses personnages et en particulier grâce à Mélu dont les lecteurs verront la face cachée, contrairement à la première intéressée : Justine…

Aspic voisine raconte une amitié naissante entre deux filles que tout oppose. Comme quoi les différences n’empêchent pas le rapprochement, et comme quoi si l’habit ne fait pas le moine, il faut quand même garder à l’esprit que parfois, quand même, les moines sont habillés en moines ! Héhéhé…

Mélu et ses cops nous en font voir de toutes les couleurs (et de tous les goûts !), dévoilant des activités, des attitudes et des amitiés difficiles à avouer hormis dans les milieux "autorisés" ; quoique le terme soit ici fort peu adéquat !!! Le sadisme, le sang et le sexe sans tabou sont en effet les piliers de l’identité de Mélu qui, malgré tout, ne fera voir d’elle à Justine que ce qu’elle aura bien envie de lui montrer. Justine se rapprochera donc d’elle, c’est normal, mais sans jamais vraiment la connaître, et pour cause…

Tout cela fait de Aspic voisine un récit très décalé, très "C’est arrivé près de chez vous mais vous ne le soupçonneriez pas"… C’est une œuvre osée, comme l’étaient les Hautes Œuvres en leur genre, et on aime ça !

Arrondi, mouvant, le trait de l’auteur est très reconnaissable. Ses vignettes sont encrées jusque dans leurs moindres recoins et pas mal de détails gagnent donc leur place. Ah, ils ne sont pas forcément utiles à l’intrigue, mais ils sont nécessaires aux décors, et donc aux ambiances. Quant aux dialogues, ils sont pour certains fort drôles ! Vous adorerez par exemple la référence au Sel Cérébos Fin !!!

Du sel, cette BD n’en manque pas ! Alors si vous aimez les surprises, jetez-vous sur Aspic voisine. Et comme qui s’y frotte s’y pique, attention quand même : ne laissez pas les enfants s’y perdre. Ce n’est pas pour eux…
 

Par Sylvestre, le 2 juillet 2009

Publicité