ASPIC, DÉTECTIVES DE L'ÉTRANGE
L'Or du vice

Face aux révélations des plus surprenantes d’Hugo Beyle, dont l’étrange parcours existentiel est lié à la montre à gousset que son père lui a légué, la sémillante Flora Vernet a décidé de mettre les bouchées doubles de façon à ce que le petit homme recouvre le bien qui lui a été dérobé. Alors que son mentor, Auguste Aupin poursuit ses investigations sur la disparition de la naine médium Katy Wuthering, la jeune assistante du limier pénètre les hautes sphères de la franc-maçonnerie afin d’y relever des indices qui permettraient de comprendre les capacités physiques ahurissantes d’Hugo. Mais elle ne peut se douter que dans l’ombre, le cercle des assassins parisiens est en émoi par les agissements d’un individu mystérieux qui opère en solo à l’insu à du grand maître Maldoror. Qui est ce sinistre personnage qui n’hésite pas à jouer avec les forces occultes et qui, pour assouvir son avidité, est prêt à faire revenir des spectres sans peur de créer le chaos ? Flora, Hugo et Auguste Aupin vont conjointement trouver la réponse.

 

Par phibes, le 5 février 2011

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Notre avis sur ASPIC, DÉTECTIVES DE L’ÉTRANGE #2 – L’Or du vice

Ce mois de février permet enfin, pour les nombreux impatients qui suivent cette excellente série, de connaître la suite et fin de la première aventure pour le moins ésotérique de la sémillante enquêtrice Flora Vernet, de l’incommensurable limier Auguste Aupin et de l’atypique Hugo Beyle.

Grâce au talent incontestable de Thierry Gloris dont la prolixité n’est pas à prouver (pas moins de six albums publiés en 2010 – Saint-Germain T2, Missi Dominici T2, Waterloo 1911 T2, Malgré nous T2, Ainsi va la vie…), ce deuxième tome vient nous offrir les réponses aux questions restées en suspens lors de la lecture de la première partie.

L’ambiance fantomatique reste on ne peut plus présente dans l’Or du vice et vient envelopper une intrigue qui mêle enquête policière à la Sherlock Holmes, exubérance féminine et fantastique ésotérique dans une alchimie qui fait mouche. Les nombreuses pistes du départ de l’histoire viennent, comme il fallait s’y attendre, se recouper finalement pour donner l’occasion aux personnages charismatiques de se distinguer chacun dans leur spécificité, leur caractère, leur implication dans le récit. Cette communion scénaristique se veut des plus distrayantes par la perception que l’on peut avoir de l’aura superbement étudiée de ses personnages qui drainent, dans cette enquête, légèreté et dérision subtile. Aussi, on reste suspendu à l’extravagance de Flora, protagoniste phare incarnant l’émancipation de la femme du début du 20ème, l’ambition à l’état pur, se mouvant dans des circonvolutions rocambolesques et irrésistibles. Bien sûr, Aupin a également son intérêt par son intégrité proverbiale assise sur une réputation dont il a été flanqué et dont on attend des résultats. Tout comme Beyle, associé à la pétulante enquêtrice, qui, après un petit clin d’œil historique de départ, apporte une certaine fragilité apparente.

Il va sans dire que Aspic devient, de par le travail aiguisé de Jacques Lamontagne, un must de série qu’il est impératif de lire. En effet, il suffit de feuilleter cet ouvrage et le précédent pour être subjugué par l’univers on ne peut plus réaliste et modelé de ce dessinateur. Son trait est incisif, d’une force évocatrice phénoménale, sublimé par une colorisation informatique lumineuse et surtout non agressive. On relèvera que si les expressions réussies de ses personnages sont des plus soignées, les décors quant à eux sont d’une grande beauté, explosant dans des représentations dignes du début du siècle.

Une excellente fin de diptyque qui assoit sans contexte la fructueuse association de deux auteurs émérites dans une série policière "philosophalement" fantomatique et débridée à lire de toute urgence.

 

Par Phibes, le 18 février 2011

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