ASH
Anguis Seductor Hominum 1/2

En 1850, l’alchimiste Faust est parvenu au terme d’un long périple entre la Bohème et la Silésie, à savoir le cimetière de Karkonosze. En ces lieux sinistres, il met à jour le sanctuaire souterrain portant l’inscription Anguis seductor hominum et renfermant le sarcophage d’une jeune fille, Ash, dont le cœur bat encore. Après l’avoir ramenée à Prague, il la pousse à lui délivrer tous ses secrets dont le plus grand est celui de la vie éternelle. Mais malheureusement pour le scientifique, celle-ci ne peut abonder dans son sens car, contre toute attente, elle se révèle amnésique. Qui est-elle réellement ? Est-il vrai qu’elle est âgée de 400 ans et qu’elle est crainte par l’Eglise ? Tant de questions auxquelles elle va devoir trouver une réponse ! Mais pour cela, elle va être obligée de faire faux bond à son tortionnaire.

 

Par phibes, le 23 juin 2010

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Notre avis sur ASH #1 – Anguis Seductor Hominum 1/2

ASH est la troisième série, après Sherlok Holmes et les vampires de Londres et Mister Hyde contre Frankenstein, à intégrer l’atypique collection 1800 de chez Soleil dirigée par Jean-Luc Istin et dédiée à l’adaptation d’œuvres classiques du 19ème qui touchent à un univers fantastique.

Pour cette occasion, c’est François Debois, l’auteur entre autres de la série du Gardien du feu ou du one-shot Quand souffle le vent des îles, qui s’attelle à cette délicate tâche en s’accaparant un tant soit peu des ambiances décalées d’un comte populaire allemand écrit au 16ème siècle et revisité à de très nombreuses reprises, Faust.

C’est ainsi qu’il nous est présenté celle qui a donné son nom à la série (qui se déclinera en de deux albums), ASH, personnage tout en féminité auréolé d’un mystère profond, délivrée par un autre protagoniste, également bien énigmatique et ambitieux, le savant Faust. Fort de leur charisme hors norme, le récit vire dès les premières planches dans un mélange de genres onctueux. Du steampunk enveloppé de gothisme au fantastique poétique baigné d’effets manga, le lecteur est emporté dans une sorte de quête identitaire ayant pour base l’Histoire des guerres Hussites tchèques du 15ème et le Prague de l’année 1850.

Subtilement, François Debois fait monter crescendo son récit en se jouant quelque peu de l’ambiguïté dissimulée de son personnage central. En apparence jeune fille doucereuse, elle dévoile petit à petit, à son insu, une personnalité inattendue dont les implications ancestrales et les visions fantomatiques révèleront à la fin de ce premier tome la véritable nature de ce petit être.

ASH est le premier album auquel participe Kristel. Jeune auteure d’inspiration manga, elle parvient sans difficulté à sensibiliser le lecteur sur son travail graphique harmonieux, plein de délicatesse et de poésie. Ses personnages ont une force de séduction et d’expressivité, de par leurs proportions, leurs attitudes et surtout leurs regards enchanteurs. Utilisant une colorisation informatique soutenue qui complète adroitement son dessin, cette dessinatrice démontre un réel talent à se mouvoir dans des ambiances fluctuantes, tantôt charmeuses, tantôt plus dures.

Un très bon moment de lecture qui a le don de plonger le lecteur dans un univers onirique où s’appeler Anguis Seductor Hominum et bénéficier de la vie éternelle ne signifient pas forcément plaisir de vivre et peuvent cacher quelques secrets malins.

 

Par Phibes, le 23 juin 2010

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