ARSENE LUPIN (LEFRANCQ)
L'aiguille creuse

Au château du Comte de Gesvres, un crime a été commis sur la personne de Jean Daval, secrétaire particulier de l’aristocrate. Alors que le juge Filleul mène l’enquête, ce magistrat reçoit l’aide inopinée du jeune Isidore Bautrelet, étudiant en rhétorique et véritable analyste rivalisant avec Herlock Sholmes lui-même. Grâce à ce jeune individu, les investigations policières prennent un tournant inattendu qui implique l’ennemi n°1 à savoir Arsène Lupin. Mais où reste-t-il ? Blessé par Raymonde de Saint Véran, la fille du Comte, le gentleman cambrioleur a cependant préparé le sac du château de Gesvres avec méthode dont la motivation semble reposer sur un mystérieux cryptogramme que Bautrelet va tenter de décoder. Pour ce faire, une introspection dans le passé royal de Louis XVI sera nécessaire.

Par phibes, le 29 octobre 2009

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Notre avis sur ARSENE LUPIN (LEFRANCQ) #5 – L’aiguille creuse

A.P. Duchâteau adapte ici le roman policier éponyme écrit par Maurice Leblanc en 1909 mettant en scène le robin des bois des temps modernes à savoir Arsène Lupin. En cet épisode, ce dernier se voit opposer un jeune prodige, adepte des enquêtes tortueuses et doté d’une faculté de déduction digne du personnage clé de Sir Conan Doyle, Sherlock Holmes.

Grâce à "L’aiguille creuse", Arsène Lupin se découvre sur plusieurs plans. S’il se rend responsable d’un cambriolage à grande échelle, il avouera, en cet opus, son penchant pour la gente féminine à laquelle il déclarera un amour indéfectible. Il y dévoilera ses succès dans son entreprise malfaisante qu’il gère avec une efficacité redoutable devant laquelle le limier landa a peu de chance d’aboutir. Seul des hommes d’exception tels Bautrelet et Sholmes seront habilités à contrecarrer ses plans. Enfin, ce personnage sophistiqué connaîtra la désillusion face aux malheurs qu’il rencontrera inévitablement prouvant qu’il n’est pas forcément maître de sa destinée.

Malgré un découpage difficile (il est certain qu’adapter un roman copieux n’est pas chose aisée), A.P. Duchâteau encense le génie inventif de Maurice Leblanc qui n’hésite pas à lancer le lecteur dans une chasse au trésor via des messages subtilement codés. Lettres et chiffres inscrits dans un certain ordre prennent une signification avérée et donnent une orientation à une enquête qui, on peut le concéder, n’est pas des plus simples.

Rappels historiques et utilisation de décors existants sont l’apanage de cet auteur qui en profite également, dans une certaine autodérision, pour se mettre en scène lui-même en tant que médiateur entre Arsène Lupin et Isidore Bautrelet.

Côté graphique, Jacques Géron, qui signe malheureusement ici son dernier album, possède un style réaliste bien adapté aux péripéties policières. La manière dont il croque son univers pictural est certes classique mais dévoile un potentiel qui conviendra parfaitement aux fans de dessins issus de l’école franco belge. L’ambiance du début du 20ème siècle est bien retranscrite au travers des nombreux personnages raffinés portant barbes et redingotes élégantes ou toilettes soignées. De même, les accessoires et décors fortement détaillés qui accompagnent les protagonistes se révèlent bien explicites quant à la localisation des péripéties dans l’Histoire.

Cette adaptation en bande dessinée de "L’aiguille creuse" a son intérêt et devrait séduire incontestablement le détective en herbe adepte des péripéties "lupinesques".
 

Par Phibes, le 29 octobre 2009

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