ARS MAGNA
V.I.T.R.I.O.L.

En 1944, avec un petit groupe de résistants dont l’intrépide Sophie, le jeune professeur d’Histoire Philippe Cattoir poursuit sa quête pour tenter de trouver le mystérieux artefact Phénix qui semble conférer un grand pouvoir à celui qui le détient. Sur les indications codées du docteur Ferdinand Van Kessel, ancien maître de la loge secrète Ars Magna décédé, le jeune homme arpente la capitale bruxelloise malheureusement talonné par le menaçant Colonel SS Kurten. Présentement, pour mettre la main sur le fameux secret, il ne lui reste plus qu’une énigme à résoudre qui, après décryptage, l’amène cette fois-ci au palais de Charles de Lorraine. Là, par un gros travail de déduction, il parvient à dénicher le dernier indice. Malencontreusement, à la suite d’une trahison de Jean, Philippe et Hector tombent dans un piège et se retrouvent face à leur sinistre adversaire Kurten. La partie serait-elle définitivement jouée ?

Par phibes, le 21 septembre 2015

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Notre avis sur ARS MAGNA #3 – V.I.T.R.I.O.L.

Conformément à l’autocollant bien visible qu’arbore le premier de couverture, ce troisième volet finalise comme prévu la quête engagée par l’historien Philippe Cattoir pour la découverte du fameux secret que préservait la mystérieuse loge Ars Magna.

Certes, il aura fallu attendre deux ans pour connaître la suite de cette chasse au trésor entreprenante à travers la capitale bruxelloise mais au vu du résultat, force est de constater que ça valait tout de même la peine d’être patient. En effet, avec cet opus et après un final précédent qui nous ouvrait des perspectives plus scientifiques (les accointances de Van Kessel avec Einstein) que fantastiques, Alcante nous offre sa dernière énigme qui va enfin nous permettre de découvrir ce qu’est réellement le Phénix.

Toujours bien enchâssée dans le deuxième conflit mondial, dans l’Histoire de Bruxelles et de ses monuments, l’énigme en question fait la part belle à l’esprit d’analyse du personnage principal qui n’est pas sans rappeler un certain Robert Langdon. Aussi, en peu de temps, le dernier fusible saute laissant présager que l’artefact de la loge Ars Magna est à portée de main. Mais c’est mal connaître Alcante (et également l’éconduit Jean) qui trouve le moyen, à la faveur d’un rebondissement scénaristique presque prévisible, de relancer la quête ésotérique. Il n’en demeure pas moins que ce sursaut aventureux est le moyen évident d’emballer l’intrigue. Sous le couvert d’une action guerrière souvent explosive et d’une perspective de destruction mondiale, Cattoir et Kurten restent convaincants et nous amènent dans des péripéties virevoltantes vers la découverte du fameux Phénix, de ses réelles vertus ancestrales et de la place plausible qui lui est réservée.

Milan Jovanovic, de son côté, supplée remarquablement le scénariste. Encore une fois, l’artiste fait preuve, pour bien caler son dessin dans l’Histoire, d’une recherche documentaire indéniable. Sur ce point, il n’a pas peur d’aller au plus douloureux (le camp de concentration de la plaine de Thuringe, les tortures), rien que pour trahir la folie de l’Allemagne nazie. Par ailleurs, il joue superbement sur l’expressivité de ses personnages, en particulier Philippe Cattoir, dont le caractère se raffermit perceptiblement et dont l’authenticité se veut partagée avec ses pairs résistants. De même, le dessinateur ne plaint pas l’action au travers des échanges musclés ou des séances explosives particulièrement décoiffantes. Sur tous les points, on ne pourra que saluer la superbe colorisation de Scarlett Smulkowski qui magnifie le dessin et qui le rend encore plus probant.

Une fin d’aventure rondement menée qui a la particularité d’agglomérer avec justesse fiction ésotérique et Histoire mondiale. Une série à conseiller !

Par Phibes, le 21 septembre 2015

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