ARELATE (COULEUR)
Carmilla

Alors qu’un incroyable incendie a ravagé le quartier portuaire d’Arelate, Vitalis, grâce à son ami Tillius, fait route pour Lugdunum pour participer aux jeux et, espère-t il, retrouver Carmilia et son fils.
Pendant ce temps là, les responsables des incendies continuent leurs manigances, quitte à écarter les personnes qui veulent se mettre au travers de leur chemins… Ainsi, Tiberus, qui ne veut pas perdre les faveurs de sa corporation, doit absolument se débarrasser de son ami Attius…
De son côté, Hortensis doit impérativement régler ce conflit avec Crassus, même si ce dernier n’hésite pas un instant à profiter de la situation….

Par fredgri, le 14 mai 2017

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Notre avis sur ARELATE (COULEUR) #6 – Carmilla

A nouveau, comme chaque année, la campagne Ulule de Laurent Sieurac et Alain Genot, autour de ce sixième album d’Arelate, s’est conclu avec un franc succès, permettant aux auteurs d’agrémenter cette sortie de quelques petits bonus très agréables, comme par exemple un tirage limité, avec le synopsis, des extraits de découpages, l’ensemble des storyboards et toutes les planches en noir et blanc !!!
Décidément, Arelate reste un projet particulièrement passionnant que je vous recommande vivement !

Nous retrouvons donc Vitalis qui réussit à aller à Lugdulum pour y retrouver sa femme et son fils. Ça n’est évidemment que le début d’une révélation, un changement catégorique dans sa vie… En parallèle, à Arelate, les choses évoluent vite aussi, il y a ces incendies provoqués pour "nettoyer" les bords du port et entreprendre des travaux de grande envergure, plus rentable pour la corporation des Nautes ! L’intrigue se politise légèrement, avec des magouilles crapuleuses pour servir les intérêts d’un petit groupe de notables.
Le scénario n’est pourtant jamais cryptique, c’est extrêmement limpide et informatif. Quelque part, on se rend aussi compte que les choses ne changent jamais réellement…
On reste captivé par ces histoires qui se déroulent devant nous, qui se croisent, s’éloignent les unes des autres. Laurent Sieurac et Alain Genot multiplient les pistes de lecture, nous permettant d’appréhender les différentes strates de cette société très compartimentée, avec ses codes, ses us et coutumes que nous redécouvrons. Qu’il s’agisse des privilégiés, des esclaves ou des simples citoyens, c’est à chaque fois l’occasion d’entrer dans des portraits riches et très documentés !
Passionnant !

Une très belle plongée dans ces rues ou chaque détail a été scrupuleusement travaillé et vérifié auprès d’experts de la culture romaine ! Et le résultat est fascinant, car on sent bien que les auteurs tiennent absolument à ancrer le récit dans un cadre très réaliste et précisément étudié, jusqu’au moindre petit objet qu’il nous est ensuite possible de retrouver dans le dossier archéologique final (indissociable de l’ensemble, tellement c’est un tout, avec les illus inédites…) !

L’intrigue continue donc d’être très fouillée, on entre dans l’histoire par le biais de la fiction, mais une fiction qui reste didactique et instructive… C’est toujours autant impressionnant d’érudition !

Laurent Sieurac construit chacune de ses planches avec la volonté de rendre ce qu’il représente le plus cohérent possible, avec ce réalisme assez doux, ses teintes ocres qui insistent sur la lumière, les textures qui magnifient chaque scène, c’est sublime !
Il connait son sujet sur le bout des doigts et ça se voit. Ses héros sont avant tout des hommes normaux qui évoluent dans ces rues pavées, ils sont loin de ces représentations stéréotypées propre aux grands péplums hollywoodiens et j’avoue que j’aime beaucoup c rythme assez tranquille, en complet décalage !
Une série hors norme, fascinante !

Je vous conseille de surveiller les prochaines campagnes pour le cycle qui va suivre. L’histoire promet de très intéressants rebondissements ! Et pourquoi ne pas vous récupérer, si ce n’est déjà fait, les albums précédents (voir même l’intégrale des trois premiers volumes), car cette série mérite réellement de figurer dans toute bonne bibliothèque !

Très recommandé !

Par FredGri, le 14 mai 2017

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