AQUABLUE
Standard - Island

Cela fait près de 2 mois que Rabah a été retrouvé pratiquement statufié au beau milieu du désert glacé polaire. Son pronostic vital étant des plus alarmants, Carlo, son ami, reste inconsolable et n’a qu’une envie, celle d’aller chercher vengeance dans les installations navales mystérieuses de la RMS que son ami était censé surveiller. De son côté Nao a bien du souci avec les immigrants terriens qui, sous l’égide de Landon, installent des palissades afin de se préserver de la vindicte des autochtones aquabluens depuis que l’un des leurs, le petit Hiko, a disparu. Qui plus est, le flux migratoire semble s’accélérer dangereusement et inquiète sérieusement l’ethnologue Maurice Dupré qui voit là une manœuvre insidieuse. Laquelle et par qui ? En attendant de trouver la réponse, Carlo s’est vu remettre inopinément, lors de sa dernière visite à la RMS, des invitations afin de participer, lui et Nao, à une croisière sur le Standard-Island, nouvelle génération de bateau de luxe conçu par cette société. Il va de soi que cette inauguration hyper médiatisée va attirer du beau monde en quête d’exotisme et également des gens moins bien intentionnés.

Par phibes, le 18 octobre 2013

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Notre avis sur AQUABLUE #14 – Standard – Island

Régis Hautière assure pleinement depuis trois tomes la relève de Thierry Cailleteau, créateur de la première heure de cette saga exotique. Sous l’impulsion de Septentrion, ce dernier a remis le personnage principal de la série et son univers extraterrestre sur les rails d’une nouvelle aventure qui, évidemment, met en balance le fameux monde d’Aquablue.

Aussi, avec ce troisième opus, l’intrigue reste toujours aussi prenante car s’il est évident qu’une menace plane sur la planète semi-sauvage, celle-ci n’est pas encore tout à fait identifiée. Certes, on pressent que l’arrivée de plus en plus massive d’émigrés terriens, et ce malgré des lois draconiennes instaurées, nuit gravement à l’équilibre de ce monde, mais c’est surtout dans les aspirations sournoises de certains personnages que réside la véritable menace. Et à cet égard, le scénariste dévoile des pistes qui, inéluctablement, ont tendance à resserrer l’étau autour de Nao et à soulever des questions aux accents prononcés de colonialisme dissimulé.

A ce jeu, le scénariste prouve son habileté et de fait, nous interpelle très facilement de par l’adversité naissante entre des aquabluens qui voient leur univers envahi et des terriens ambitieux, prêts à s’accaparer la beauté d’une planète sans vergogne. L’équipée qui passe malheureusement par l’élimination de certains proches à Nao, reste donc soutenue, cette-fois-ci relevée par la mise à plat du jeu de la RMS (jusque là mystérieux – mais est-ce que cette société a tout dit ?) en lançant son vaste programme touristique qui va se voir contrecarré par des détracteurs bien déterminés. Il s’ensuit donc une bonne dose d’actions terroristes auxquelles Nao, Carlo et d’autres vont être associés, dans des rebondissements bien agencés.

Comme le scénariste, Reno s’est accaparé le monde d’Aquablue d’une manière hautement remarquable. En effet, ce dernier qui est assurément maître de sa palette graphique nous fait une exposition de vignettes superbement travaillées, tantôt dévoilant des paysages exotiques purement enchanteurs, tantôt des personnages d’une authenticité profonde ou des visions de haute technologie presque réelles. Les couleurs sont également bluffantes par le fait qu’elles donnent un maximum de crédibilité à cet univers pictural.

Du très bon Hautière pour du non moins excellent Reno. Un épisode qui entretient sans nul doute l’intérêt de cette grande série de science-fiction.

Par Phibes, le 18 octobre 2013

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