L'appel de la forêt

Buck est un jeune chien qui jouit d’une existence plutôt calme au contact de son généreux maître, le juge Miller. Toutefois, un jour où le magistrat s’absente de la maisonnée, il est capturé pour être vendu à un trafiquant qui, lui-même, après un rude dressage, le revend à deux nouvelles recrues de la Poste canadienne. Après un long voyage qui le mène en Alaska, Buck se voit transformé en chien de traîneau et se doit, par ce biais, s’adapter aux difficiles conditions du Grand Nord américain. Au fil des missions à risque et de tous les changements de propriétaires plus ou moins cruels qui s’ensuivent dans une nature souvent hostile, Buck recouvre progressivement son instinct naturel. Répondra-t-il pour autant à l’appel de la forêt ?

 

Par phibes, le 16 novembre 2010

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Notre avis sur L’appel de la forêt

C’est la deuxième fois que Fred Simon intervient dans la collection "Ex-Libris" de chez Delcourt que dirige Jean-David Morvan. Après une collaboration réussie avec David Chauvel pour le triptyque L’île au trésor, et par ailleurs, sur Popotka, le petit sioux et Le posson-clown, ce sympathique auteur revient au pas de charge et cette fois-ci en solo, dans une nouvelle adaptation littéraire, celle du célèbre roman du même nom de Jack London, L’appel de la forêt, paru initialement en 1903.

Cette aventure qui se décline en un seul tome se suffit à elle-même pour donner un gros aperçu de l’œuvre originale. Certes, résumer en 48 planches une histoire qui comporte plus de deux cent pages n’est nullement aisé mais il faut avouer que Fred Simon s’en sort pas mal. Il tire avec adresse et concision les grandes lignes de cette superbe aventure animalière en évoquant correctement le lent retour à la sauvagerie d’un chien de compagnie.

Pour cela, les différentes étapes de la mutation de l’animal sont bien perceptibles, générées par des situations difficiles que l’auteur égraine adroitement, tantôt au moyen d’un verbiage adéquat, tantôt dans un silence évocateur sur plusieurs vignettes. Il exprime la dureté (relative) inhérente au climat, aux humains et aux autres animaux et la retranscrit dans les nombreuses vicissitudes dont est victime le pauvre Buck sans pour autant user d’un apitoiement trop pesant.

Le jeu graphique de Fred Simon a des consonances doucereuses tout en développant une certaine dureté conforme aux écrits originaux. Les nombreuses attitudes de Buck ont quelque chose de convaincant dans leur expressivité, sans rentrer pour autant dans une recherche réaliste extrême. Le trait est délicat, pointu, rehaussé par une colorisation non excessive, à l’image des territoires surexposés dû à la blancheur extrême des étendues neigeuses.

Une adaptation, cette fois-ci en bandes dessinées, rapide et remarquable qui ravira assurément les petits comme les grands.

 

Par Phibes, le 16 novembre 2010

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