APOCALYPSE SUR CARSON CITY
Fuite mortelle

Sur le lac Tahoo de l’Etat du Nevada, non loin de Carson City, on ne pêche pas que du poisson. En effet, le gai promeneur a toutes les chances de se trouver en contact avec une sinistre substance qui le transformera irréversiblement en zombie accro de chair fraîche.

C’est dans le désert du même Etat, au sein d’une base militaire ultrasecrète, que le Général Matthews vient obtenir des explications sur les travaux morbides du docteur Phobic. Pris de folie, ce dernier lâche le résultat terrifiant de ses expériences sur le gradé.

Aux abords de la route 50, sur le même territoire, le restaurant Hell’s Kitchen voit son service contrarié par la présence de trois braqueurs recherchés par toutes les polices de l’Etat. Reconnus par la serveuse, les malfrats s’enflamment et s’opposent, plomb à la clé et bain de sang assuré, aux forces de l’ordre en présence.

Assurément, tous ces évènements aux liens énigmatiques sont de nature à mener Carson City aux portes de l’apocalypse.

Par phibes, le 26 décembre 2009

2 avis sur APOCALYPSE SUR CARSON CITY #1 – Fuite mortelle

Après s’être testé chez le même éditeur avec le surprenant et non moins excellent diptyque intitulé Billy Wild, en partenariat avec le scénariste Ceka, Guillaume Griffon récidive, cette fois-ci en solo, sur de nouvelles péripéties qui sentent bon la putréfaction et la mort-vivance. Prouvant ainsi qu’il a de l’appétit et qu’il peut tenir la barre tout seul, ce dernier nous monte tout un film horrifique qui nous entraîne dans une aventure à tiroirs bien décapante et sanguinolente.

A l’image d’un storyboard d’une production cinématographique, le récit s’articule autour de trois chapitres différents dont le lien est, à première vue, peu perceptible. D’ailleurs, on a presque la sensation, à l’issue de chaque histoire, que l’on repart sur de nouvelles péripéties… mais il n’en est rien. Guillaume Griffon tisse son scénario d’une manière adroite et saisit son lectorat au moyen de scènes chocs, portées à l’extrême et non dénuées d’humour grinçant. A ce titre, le thème fleure grassement les ambiances à la "Creepshow" et les surprises, qui virent au cauchemar, vont bon train. Pour bien faire saisir les personnages clé de son histoire, il n’hésite pas de façon très originale et sardonique, à faire un arrêt sur image pour délivrer une identification sommaire et équivoque de ces derniers.

Au niveau graphique, l’artiste a pris pour parti de conserver son style atypique. Se lovant entre réalisme et caricature outrancière, il parvient sans difficulté à nous plonger dans son univers dépravé fait de noir et de blanc, fourmillant de détails sarcastiques extraordinaires. Pour accentuer l’angoisse de ses péripéties fantastiques, il prend plaisir à déformer ses personnages (grosses têtes, petits corps) en appuyant sur le côté immonde de l’individu. Cet exercice est d’autant plus sympathique qu’il démontre les facultés exceptionnelles de cet auteur de se jouer du morbide en usant un trait rigoureux, froid et surtout parfaitement maîtrisé.

Fuite mortelle est un premier épisode pétrifiant, empli de bonnes choses monstrueuses et hémoglobineuses qui présagent une aventure des plus cauchemardesques. Bienvenue au Nevada !

Par Phibes, le 26 décembre 2009

Surfant sur la vague Zombie, Guillaume Griffon n’est pas "qu’un tome de plus qui parle de morts-vivants" il n’est ni un plagiaire, ni un copieur, ni même un arriviste : C’est un créateur !

Ce tome relève de l’exploit ! Réussir à redonner un second souffle à un genre, somme toute, assez classique est un exercice difficile. Mêlant le policier et l’horreur, le rire et l’effroi, il nous entraîne dans un monde caricatural qui donne envie d’être découvert. Il ne se prive pas au passage d’égratigner un peu l’armée et ses différents programmes de recherche mais c’est pour la bonne cause. La personnalité des protagonistes est très habilement amenée par un système de "fichage" assez humoristique du fait de la case "Espérance de vie". Il nous prévient en quelque sorte de la suite du scénario sans nous donner tous les éléments pour que nous conservions tout de même la joie de découvrir de quelle manière ils mourront.

Le dessin est très particulier et nombre d’entre vous seront rebuté par lui avant même d’avoir ouvert cet ouvrage mais cela est une erreur. Ouvrez votre esprit à la connaissance de nouveaux genres, découvrez comment l’auteur saura, par son dessin, vous faire accrocher à l’album entier.

Akiléos signe ici encore une très belle découverte 2010. Pourvu que ça dure !

Par PEK, le 20 novembre 2010

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