APOCALYPSE SUR CARSON CITY
Le commencement de la fin

Les fûts de produits toxiques tombés du camion dans la baie de crystal lake se sont épanchés et leur contenu contamine peu à peu tout Carson City et ses alentours. Les morts se réveillent, les poissons deviennent de redoutables prédateurs, et bien d’autres monstruosités pullulent…
Les frères Blackwood sont en cavale entrainant dans leur fuite deux otages et le shérif Bufford Justice compte bien assouvir sa vengeance. Pendant ce temps, un groupe d’ados visite un cimetière et une journaliste un peu trop curieuse se mêle de choses dont elle n’aurait pas dû. Et tout cela sans compter sur les zombies…

Par melville, le 17 octobre 2010

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2 avis sur APOCALYPSE SUR CARSON CITY #2 – Le commencement de la fin

Guillaume Griffon poursuit sur sa très prometteuse lancée avec ce deuxième épisode intitulé Le commencement de la fin. Toujours construit comme un film de série B, il s’amuse à reprendre les codes du genre, et on sent bien l’envie que l’auteur a de partager sa passion pour ce gore burlesque plus drôle que véritablement effrayant. Cette sincérité et cette générosité touchent directement le lecteur et nous transportent tout au long de l’album. Une nouvelle fois, c’est avec un réel plaisir que j’ai lu ce deuxième volet d’Apocalypse sur Carson City sans pour autant être un véritable amateur d’histoires de zombies.

Le scénario imaginé par l’auteur est tentaculaire. A l’instar du premier tome, plusieurs histoires qui semblent indépendantes au départ s’avèrent finalement liées, de nouveaux personnages apparaissent et pour certains disparaissent quasiment aussi tôt dans des circonstances peu enviables, les autres se greffant ainsi au récit en cours. Toute l’astuce de Guillaume Griffon est d’avoir pensé la trame de fond de son histoire comme un thriller auquel vient se surajouter des zombies. Cela donne un certain relief au propos et maintient un suspense qui captive le lecteur. L’atmosphère jubilatoire est portée par des dialogues soignés et percutants qui terminent de sublimer la cocasserie de certains passages. Terrible !

La mise en scène originale et singulière fait mouche. L’attention toute particulière apportée aux cadrages et différents plans de vue instaure une dimension caricaturale mais qui, parfaitement maîtrisée, assoie un effet dramatique et décalé apportant le côté burlesque dépravé renforcé par un style graphique atypique. Le trait à la personnalité forte de Guillaume Griffon est nerveux et sans concession avec ses personnages, n’hésitant pas à mettre en avant leurs défauts physiques quitte à jouer sur les proportions entre le corps et la tête. Mais encore une fois l’auteur contrôle avec justesse l’exagération, dans la rigueur et l’exigence il trouve l’équilibre.

En réalisant Apocalypse sur Carson City, Guillaume Griffon nous montre qu’il est possible de faire preuve d’un grand talent tout en ne se prenant pas au sérieux. Une belle leçon d’humilité pour un vrai plaisir de lecture. Ce deuxième épisode, Le commencement de la fin, est à ne pas manquer. Assurément un must à lire d’urgence.

Par melville, le 17 octobre 2010

Difficile de nos jours d’écrire une histoire de zombies en étant original. Guillaume Griffon l’a bien compris et tente de sortir des sentiers battus. Son trait particulièrement atypique force sur la caricature et les déformations. Et avec un encrage très efficace, le graphisme ajoute au récit un aspect étrange et déstabilisant. Côté narration, on sent que l’auteur s’amuse à déconstruire son récit et à jouer avec les personnages. Leurs destins, souvent funestes, s’entrechoquent au gré de flash-back et autres digressions. Par contre, les petites vignettes descriptives, destinées à faire une pause dans le récit et à présenter avec humour les personnages, restent amusantes mais n’apportent pas grand chose. Ce petit procédé que l’on peut retrouver dans des films de série B ou de jeux vidéos reste plus efficace sur des images animées.
Qui dit zombi dit gore ! De ce côté là on n’est pas déçu non plus, avec un côté trash sanguinolent totalement assumé. Mais sans verser dans le premier degré pur, l’auteur ayant choisi d’inscrire son récit dans la parodie. C’est peut-être là l’aspect le moins original du livre car caricaturer un genre aussi codifié et balisé que l’horreur façon "teenage movie" sent un peu le réchauffé. Même si l’auteur possède un humour bien identifiable, la façon dont il traite les personnages type (capitaine de l’équipe de foot, pom-pom girls, journaliste fouineuse, biker écervelé…) a un goût de déjà vu.
Mais ne boudons pas notre plaisir, car l’auteur respecte le genre et le maîtrise, même s’il ne le transcende pas. Il nous livre une lecture, dont la forme est supérieure au fond, mais qui est réellement sympathique.

Par Arneau, le 20 novembre 2010

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