ANNÉES DOUCES (LES)
Tome 2

La relation qui lie Tsukiko à son ancien professeur continue d’évoluer au fil de leurs rencontres, impromptues ou non. Peu à peu, les deux êtres se rapprochent…

Par melville, le 14 février 2011

2 avis sur ANNÉES DOUCES (LES) #2 – Tome 2

Suite et fin de l’histoire commencée au premier tome, ce deuxième volet est marqué par une dimension peut-être plus introspective que le précédent. A mesure que leurs rencontres deviennent de moins en moins fortuites, l’héroïne s’ouvre un peu davantage, elle laisse sa fraîcheur enfantine s’exprimer un peu plus à chaque rendez-vous quitte à transgresser certaines convenances sociales…

Adapté d’un roman d’Hiromi Kawak, Les Années douces de Jirô Taniguchi séduit par son atmosphère propre aux livres de cet auteur. Taniguchi sait trouver l’équilibre entre la routine rassurante d’un quotidien bien rangé et la petite touche de suspense qui fait que l’on dévore ses bandes dessinées. Il aime parler de la vie quotidienne avec force, mais une force tout en retenue (un peu à l’image de la société japonaise en somme), toute la puissance de ses récits se cache dans les petits détails.
Les Années douces, courte série en deux tomes, est bien une histoire d’amour. Le récit est centré quasiment uniquement sur les deux personnages de Tsukiko et du Professeur Matsumoto, mais pour autant l’histoire est pleine de vie grâce à quelques personnages secondaires qui gravitent autours d’eux et également aux simples passants et clients qui occupent les lieux…

Le scénario de ce second tome suit une progression identique au premier opus, il est découpé en rencontres successives sans qu’elles aient forcement un lien direct entre elles. Toutes ancrées dans un réalisme travaillé avec minutie, les deux dernières "Parade – 1" et "Parade – 2", respectivement dix-huit et dix-neuvième rencontres, sont quant à elles marquées par une approche qui lorgne du côté du fantastique et de la mythologie traditionnelle japonaise. Et si ce retournement de situation déroute un peu lors de la lecture des premières pages, on saisit rapidement le pourquoi du comment et au final on ne peut que reconnaître toute l’astuce de cette approche.
Côté dessin, Jirô Taniguchi reste égal à lui-même avec son trait d’une grande précision auquel viens s’ajouter des trames de gris qui s’entrelacent pour un rendu plein de douceur et de sérénité.

A noter aussi qu’à la fin de ce tome 2, figure la retranscription d’un entretien entre Hiromi Kawakami (l’auteur du roman) et Taniguchi. Passé outre les congratulations mutuelles qui ne nous apporte pas grand-chose en tant que lecteur, on y trouve tout de même de l’intérêt, surtout pour comprendre toute la démarche inhérente à l’adaptation d’un roman en bande dessinée.

Les Années douces est donc un excellent Taniguchi tout en justesse comme on les aime. Un diptyque qui comblera les amateurs du travail de ce maître japonais et pourquoi pas pour les autres l’occasion de le découvrir. Jirô Taniguchi fait partie de ces auteurs incontournables qu’il faut avoir lu au moins une fois…

Par melville, le 14 février 2011

Une fois encore, Taniguchi offre des instants de simplicité, de bonheurs et de relations humaines dans des scènes qui se construisent dans le calme, la sérénité et le silence, faisant passer beaucoup d’émotions dans le seul regard de ses personnages. C’est la grande force de ses livres et il dessine toujours avec autant de finesse. Du grand art graphique.
En revanche, le récit peine à convaincre. Ces deux êtres se cherchent sans vraiment se trouver. Peut-on, d’ailleurs, parler d’amour (platonique ?) pour l’instant ? Les histoires courtes s’enchaînent, racontant comment cette femme se rapproche tout doucement de son ancien professeur. Mais les situations décrites manquent parfois de corps et l’intérêt du lecteur n’est donc pas toujours mis en éveil, au point de lasser.

Ce n’est donc pas la meilleure oeuvre de Taniguchi, un auteur dont je suis pourtant grand fan. Il existe bien d’autres ouvrages de ce mangaka qui méritent en priorité votre attention. Je citerai, bien entendu, l’incontournable Quartier Lointain, mais aussi Le journal de mon père, Le sommet des Dieux ou encore Seton.

Par Legoffe, le 27 avril 2011

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