Mes années bêtes et méchantes

Lors d’une bourse d’échange à la BD, deux jeunes furètent dans les bacs des exposants jusqu’à tomber sur un gros lot de magazines "Hara Kiri". Invités par le vendeur à trinquer en l’honneur de sa candidature aux futures élections municipales, ils apprennent de ce dernier qu’il a participé activement à la marche plus ou moins bonne du fameux magazine satirique et qu’il a, de fait, côtoyé tous les artistes qui y ont sévi. Il faut spécifier que le vendeur en question n’est autre que Daniel Fuchs, l’ancien comptable du groupe de presse qui publiait non seulement ce magazine sulfureux mais aussi Charlie hebdo et bien d’autres, qui, heureux d’avoir trouvé un parterre intéressé, se lance dans l’évocation des années bêtes et méchantes qui ont marqué sa destinée.

 

Par phibes, le 4 août 2010

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2 avis sur Mes années bêtes et méchantes

Cet ouvrage devrait faire tilt auprès des lecteurs qui ont connu la fameuse époque durant laquelle paraissait le mensuel provocateur Hara Kiri. En effet, Joub (coauteur du triptyque Géronimo, et de la série pour la jeunesse Max et Zoé), certainement marqué par cette période plus qu’audacieuse, s’associe à Nicoby (auteur de Vacances paru dernièrement, des Ensembles contraires…) pour en faire l’évocation au travers de celui qui fit plus que dresser des bilans dans la société, à savoir Daniel Fuchs.

L’évocation en question, qui a fait l’objet d’une prépublication dans la revue L’Echo des savanes du mois de juillet, et dont le titre a évolué à plusieurs reprises (C’était le bon temps, Mes années Hara Kiri), est excellemment montée et, telle une causerie nature entre copains, dresse en quelques 20 chapitres ce que furent les quinze années que le comptable passa au service du Professeur Choron et de sa fine équipe. De fait, Joub nous fait pénétrer, sans tabou, les coulisses de ce journal satirique par le biais d’anecdotes savoureuses, parfois crues, prouvant l’état d’esprit totalement déjanté et agitateur de ses participants. A cet égard, on saisira, malgré des problèmes de budget récurrents, l’ambiance libertaire qui régnait dans les réunions de rédaction à laquelle participaient des auteurs dont la prononciation des noms pourra donner le vertige tels Cavanna, Reiser, Wolinski, Cabu, Vuillemin, Willem…

De son trait rapide et épuré, Nicoby révèle les dessous d’Hara Kiri dans un graphisme qui se trouve en totale corrélation avec la notoriété du fameux magazine. Tout en croquant simplement mais sûrement les nombreux protagonistes réels qui ont côtoyé les fondateurs de ce journal, il parvient à animer généreusement son travail dans une recherche franche de détails correspondant à l’univers d’Hara Kiri, agrémentés par des insertions photographiques explicites. Le résultat est probant et permet de rendre encore plus sympathique l’action de Joub.

Un ouvrage fort appréciable qui a la particularité de remémorer l’histoire peu recommandable et tellement croustillante de l’un des organes de presse satiriques les plus controversés durant 25 ans au travers d’une visite de l’envers du décor, juste et sans retenue et dont les frasques audacieuses donna des ailes à bien d’autres.

 

Par Phibes, le 4 août 2010

Qui n’a jamais entendu parler de Hara-Kiri ou De Charlie Hebdo ? Tous nous avons connaissance de ces journaux … Mais peu d’entre nous connaissent réelement les dessous de cette entreprise ainsi que ses secrets de fabrication. L’album que vous tenez entre les mains n’est ni plus ni moins qu’une bible qui vous permettra de tout connaître (ou presque…) des dessous de ces journaux et de son directeur.

Le scénario n’a rien d’extraordinaire dans le sens ou il est biographique. Malgré tout on notera que la vie de cet homme fut plus que remplie et pleine de rebondissements ce qui permet au lecteur de s’identifier à lui et de rendre le côté « humain » de la BD plus abordable.

Le dessin est très sympathique, clair et sobre il colle très bien à l’histoire et à ses protagonistes. Apprenez de quelle manière la société s’est maintenue à flot sans déposer le bilan, découvrez la manière d’éditer un journal et les coups de gueule que cela engendre, admirez le travail accompli … Tout simplement.

Par PEK, le 6 novembre 2010

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