Animal'Z

La planète est en danger, elle crie sa colère, le climat est complètement chamboulé, l’eau se fait rare et au milieu de ce paysage torturé, les destins d’une demi douzaine de personnages vont se croiser et dessiner un monde complexe, fantastique, où les animaux et les hommes se mélangent, où chacun essaie de survivre au milieu de cet univers qui sombre lentement !
 

Par fredgri, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur Animal’Z

Voilà, le dernier Bilal est dans les rayons de toutes les librairies. Quand on le feuillète, tout d’abord, on ne peut s’empêcher d’être à nouveau admiratif devant le graphisme sans faute de cet artiste maître, mais c’est un graphisme très sobre aussi, très efficace, un papier gris coloré sur lequel sont appliquées des petites touches de mine de plomb, de pastel gras et de de craies blanches… Le dessin est précis, très expressif, malgré des visages qui semblent avant tout figés dans une sorte de pensée secrète.

Ensuite, on entre dans l’album et très vite le propos de Bilal devient clair… Tout part d’un "coup de sang", le constat qu’actuellement la Planête sature… "Elle en a marre d’être maltraitée par les hommes, par les industries, par tout un tas de choses qui s’accumulent depuis X siècles d’histoire", et donc, par conséquent, on arrive à une situation où l’homme et les animaux sont eux aussi mis en danger.

Animal’Z
démarre donc dans un univers qui subit les contre coups de tous ces excès. Les personnages se cherchent en évoluant dans un monde ravagé, que ce soit Bacon (il trouve son nom après avoir vu une vieille peinture sur un mur) cet homme cobaye qui fut jadis jeune soldat, ou encore Anna qui écrit son journal en se souvenant de son amour passé, sans oublier les autres protagonistes : ce sont tous des figures qui se trainent dans cet étrange western apocalyptique, futuriste, à la recherche d’un endroit où ils pourraient retrouver ne serait-ce qu’un peu de cet ordre qui semble avoir abandonné cette maudite Terre.

Nous sommes au coeur de l’actualité. Actuellement, c’est vrai, tous semblent prendre conscience d’un danger imminent sur le plan planétaire. Il y a une conscience collective qui s’éveille suite aux récentes catastrophes qui ont secoué la planète. Que deviendrons-nous dans quelques décennies ? Comment le monde va-t-il évoluer ? Comment la science va-t-elle se croiser avec la nature ? Toutes ces questions, et beaucoup d’autres, nous viennent à l’esprit dès les premières planches de cet album. On est dans un monde étrange… Un homme s’extrait du corps d’un dauphin qui lui a servi de "véhicule", un hippocampe sert de co-pilote au capitaine d’un bateau, un homard flottant sert l’apéro à Anna… Bref, les espèces se croisent, mutent et constituent un paysage dérangeant, voir même peut-être étouffant. Impression renforcée par le graphisme sombre de Bilal. Néanmoins, malgré cette "étrangeté" on est aussi dans un récit très accessible, très direct, à la façon des westerns d’antan. Les psychologies ne sont pas super super creusées ; juste ce qu’il faut pour avoir des personnages suffisamment complexes sans être hermétiques.

Dans ce nouvel album, Bilal se montre une nouvelle fois concerné par le monde dans lequel il vit, par les angoisses qui se profilent au niveau planétaire. C’est un artiste qui s’imprègne de son temps et qui nous permet, à travers ses oeuvres, de vibrer à ses côtés. Indispensable ! Un one-shot à posséder d’urgence, et vous ne risquez pas de passer à côté :  tout le monde va en parler !!!
 

Par FredGri, le 11 mars 2009

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