ANDY & GINA
No speed limit

Alors qu’ils faisaient de l’auto-stop, Andy, Gina et leurs parents ont été recueillis par un automobiliste qui, effrayé par l’apparence réduite de la mère, leur a abandonné son véhicule. Forts de cette aubaine, ils poursuivent leur chemin jusqu’à s’apercevoir qu’ils transportent un sacré magot qui, s’il a été mal constitué, va leur permettre de voir la vie sous un autre jour. De fait, la mère va pouvoir être rafistolée par un croquemort peu ragoûtant qui permettra à la famille de bénéficier d’un nouveau toit isolé en pleine cambrouse et idéal pour tenter de se débarrasser d’une descendance par trop gênante.

 

Par phibes, le 1 juin 2011

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Notre avis sur ANDY & GINA #5 – No speed limit

Ce cinquième opus, qui arrive quelques 6 ans après le précédent, signe la clôture des aventures décapantes et satiriques de la famille peu commune d’Andy & Gina, deux enfants pour le moins terribles.

Force est de constater que Relom conserve sa verve incisive et en use dans un esprit libéré, sans pitié, bête et méchant que l’on doit prendre évidemment au troisième degré. Il met donc fin à sa saga non sans avoir en ce dernier épisode étaler un florilège d’historiettes inédites qui valent leur pesant d’humour noir.

Les aventures d’Andy & Gina reprennent donc, après leur précédent périple qui les avait amené à faire de l’auto-stop en rase campagne. Ces dernières, déclinées en épisodes titrés qui se suivent et qui se font les gorges chaudes de références littéraires telles Frankenstein et Le petit Poucet, passent par des moments à qualifier certes monstrueux, politiquement peu corrects, faisant fi de toute morale et titillant l’absurde (cannibalisme, rapt et abandon d’enfants, expériences mortifères…). Aussi, devant un tel étalage de cynisme, de dureté intrafamiliale, de réactions extrêmes de personnages atypiques dignes de la famille Adams servis par des dialogues acidifiants et des rebondissements, auréolés d’un fantastique débridé et d’effets qui prennent à contre-pied, on ne peut que s’esclaffer. Sans scrupule et sans préparation psychologique, Relom taille gras, de sa prose directe et sans détour et fait mouche.

Au niveau graphique, l’artiste se meut avec aisance dans un domaine pictural qui campe sans complexe les ambiances humoristiquement noires. Son trait, des plus piquants, appuyé par une colorisation adaptée, part dans des circonvolutions caricaturales, corrosives, portées par des personnages diaboliques à souhait, casseurs de rêves, chacun se révélant dans ses tares, ses expressions et ses réactions les plus tordues.

Un dernier opus désopilant que les amateurs d’humour noir apprécieront à sa juste valeur et surtout sans limite.

 

Par Phibes, le 25 juin 2011

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