ANDROIDES
Odissey

En mai 2095, à l’occasion du 120ème anniversaire du G8, les dirigeants des plus grandes nations mondiales ont décidé de se retrouver pour une réunion au sommet dans la luxueuse station orbitale Odissey. Cette conférence très sensible a généré de très gros préparatifs supervisés par la responsable de la maintenance Lenna Davis. Le jour J, les délégations arrivent par navette progressivement et investissent la grande salle qui leur a été réservée, perturbant ainsi le rythme habituel des résidents de la station. En cuisine, tout le monde est à pied d’œuvre. Toutefois, quelques messes basses tendent à faire penser que quelque chose se trame. Le lendemain, alors que les membres du G8, au complet, prennent le petit déjeuner dans la salle de réception, de sinistres personnages dont l’assistant du chef-cuistot se parent d’armes et en usent sur plusieurs techniciens. Le réfectoire est alors plongé dans le noir, les agents de sécurité qui accompagnent les dirigeants sont neutralisés radicalement et ces derniers sont sommés de porter une ceinture d’explosifs. Il ne fait aucun doute qu’il s’agit là d’un acte revendicatif de terroristes. Mais quelle est donc leurs motivations ?

Par phibes, le 7 janvier 2021

Notre avis sur ANDROIDES #8 – Odissey

Après avoir animé le tome 4 (Les larmes de Kielko) de la présente saga futuriste, Jean-Charles Gaudin profite de l’opportunité qui lui est offerte par le directeur de la collection Jean-Luc Istin pour refaire un tour dans celle-ci. Toujours sous le couvert des fameuses lois de la robotique édictées par le célèbre romancier Isaac Asimov, le créateur des univers entre autres de Marlysa, des Arcanes du Midi-Minuit, de Phénix, des princes d’Arclan… nous offre la possibilité de découvrir une équipée qui a la spécificité de tordre quelque peu leur portée.

Pour ce faire, l’auteur nous propulse dans une station spatiale où doit se dérouler une conférence au sommet qui va être contrariée manu militari par une action terroriste. L’on concèdera que l’histoire contée se veut, scientifiquement et technologiquement, remarquablement relatée au travers d’une évocation fluide, habilement structurée, faisant intervenir un bon nombre d’acteurs sans pour autant en faire rejaillir un au-dessus de tant d’autres (mis à part Lenna Davis que l’on rencontre quelque fois). Si la technique scénaristique se veut éprouvée, elle a le petit désavantage de nous introduire dans une intrigue plutôt classique, qui ne génère que peu de surprises si ce n’est la portée des revendications des terroristes et le processus engagé pour faire tomber certains masques.

Le drame prend toute sa consistance plongeant une station orbitale dans un face-à-face qui traine son lot de violence et de mort. Jean-Charles Gaudin joue une carte amère en anticipant un avenir on ne peut plus sombre, où la génétique et la robotique aurait une place prépondérante, qui donne toutefois à réfléchir sur la portée de certaines recherches.

Plutôt versé dans le comics, l’argentin Federico Dallochio fait une incursion dans le style franco-belge qui le réussit. En effet, l’artiste a le privilège de nous en mettre plein les mirettes au regard de la justesse de ses dessins, des proportions réalistes de ses décors sidéraux et de l’authenticité de ses personnages. Le travail est indéniable et apporte la touche graphique qu’il sied pour rendre cohérente cette douloureuse équipée. Il se veut tout de même sublimé par une palette de couleurs informatique que ses deux confrères Tyago Brandao et Bertrand Benoit usent avec une habileté incontestable.

Une aventure orbitale intéressante qui se voit trahie quelque peu par son manque d’originalité.

Par Phibes, le 7 janvier 2021

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