ANACHRON
La main de Krothal

Il y a plus de quarante ans, Krothal, le pirate sanguinaire, était passé au gibet après avoir été dénoncé. Aujourd’hui, son esprit, par l’intermédiaire de sa main décharnée, s’est rendu maître d’Hugo Varega, agent de la force d’intervention de l’Alliance. Ayant pris possession de la "Capricieuse", il a mis le cap sur les îles de Las Carapas afin d’assouvir une vengeance vieille de quatre décades. Décidés à rompre le charme famélique dont est atteint Hugo, Slava, Marconius et Wodan, rejoints par l’ancien Barde Falgant, se lancent à sa poursuite. Compte tenu de la toute puissance de l’esprit de Krothal, les poursuivants vont devoir avoir recours au mage Belkazar qui est à l’origine du sortilège. Mais arriveront-ils à défaire ce qui a été fait et éviter que le corps d’Hugo n’en subisse quelque contrecoup ?

Par phibes, le 1 janvier 2001

Notre avis sur ANACHRON #6 – La main de Krothal

"La main de Krothal" finalise le diptyque engagé avec "Pavillon noir sur la Capricieuse" et également le premier cycle de la saga extra-terrienne d’"Anachron". Pour ce faire, nous retrouvons le quintet de plusieurs aventures, formé par le Capitaine Slava, Varega, Marconius, Wodan et Falgant, empêtré dans une histoire de possession et de vengeance dont l’ancien révolutionnaire terrien en est la malheureuse victime.

Dans la verve enjouée dont il s’est fait le porteur depuis cinq tomes, Thierry Cailleteau, auteur des plus prolifiques qu’on ne présente plus, engage ses personnages infiltrés sur une voie préhisto-magico-médiévale qui est loin d’être de tout repos. Cet épisode est l’occasion de nous éclairer sur le passé du propriétaire de la main qui s’expose dans sa plus grande radicalité. Par ailleurs, l’on quitte l’élément humide qui avait été le fonds de l’équipée précédente pour se focaliser sur des évènements îliens. Curieusement, Lupino est mis au placard et laisse sa place à l’esprit de la main et ses tergiversations.

Cette partie d’aventure bénéficie de tous les composants pour passer un agréable moment de lecture, regorgeant d’actions, de rebondissements, de clins d’œil (prince charmant), d’humour cynique et de magie, le tout dans une ambiance désopilante sans prétention. Certes, ce tome n’est pas le meilleur de la saga mais s’inscrit parfaitement dans la ligne directrice de celle-ci.

Joël Jurion tire son épingle du jeu pictural et parvient, d’un coup de main assuré (sans maléfice) et, semble-t-il plus rapide que d’accoutumé, à animer ses vignettes d’un style très agréable et colorisées avec soin. Le choix des plans est judicieux et démontrent les capacités incontestables du dessinateur à travailler les perspectives fuyantes. Sous son trait enjoué, le burlesque crissant est bien restitué et peut se déguster sans retenue.

Ce 6ème épisode constitue, à ce jour, le dernier de la série et se fait fort d’un anachronisme très divertissant.
 

Par Phibes, le 16 avril 2009

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