AMOROSTASIA
Pour toujours...

Ne cherchez plus l’amour, vous risqueriez de le trouver ! Trois ans ont passé depuis qu’Olga et Kiran se sont figés, victimes de l’amorostasie. Dans un monde bouleversé par l’épidémie, ils vont être à nouveau plongés au cœur de la tourmente…

Par melville, le 21 janvier 2015

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Notre avis sur AMOROSTASIA #2 – Pour toujours…

Réflexion passionnante sur la nature du sentiment amoureux où se mêlaient avec une finesse toute malicieuse les apports de la science et un regard personnel qui refuse la stricte rationalisation Amorostasia avait conquis la rédaction de Sceneario.com. En cette rentrée 2015, Cyril Bonin revient avec une suite inattendue sous-titrée Pour toujours… Dans l’entretien que l’auteur nous a accordé l’année dernière il nous confiait vouloir éviter d’« aller vers un scénario catastrophe avec une panique générale où les gens se terrent chez eux, etc. » pour privilégier « un ton assez léger et d’un côté presque comédie dramatique. » et vouloir « amener le lecteur à se poser des questions. », le second tome est conçu dans le même registre où l’apparente simplicité de l’histoire révèle en fin de compte une grande subtilité dans l’écriture et un souhait d’ancrer le récit dans la bande dessinée moderne. La modernité de Bonin n’est pas démonstrative, c’est un faux-classique. Faisant écho à l’ouverture du tome 1, la première page du second montre un bâtiment au toit détouré comme pour nous rappeler que les personnages d’Amorostasia évoluent dans une dimension parallèle à la notre où une maladie met en échec la neurobiologie et la génétique. « Maladie » ? c’est toute la question de ce second tome. Que ce passe-t-il chez les patients affectés par ce mal étrange ? Est-ce réellement un mal d’ailleurs ? Dans le premier tome, fantastique et scientifique s’affrontaient et de la mise en déroute du second naissait la réflexion. Dans Pour toujours… le fantastique est davantage latent, comme allant de soi et la science se retrouve seule face à ses tentatives infructueuses. La science incarne dans sa solitude le rationnel triste et calculateur. Idée qui germe chez le lecteur par les situations et les dialogues relevant de l’écriture du scénario mais également de l’image et du montage. Bonin inspiré par le cinéma travaille tel un chef opérateur sur les contrastes entre le blanc et le gris associés à des ruptures de plans pour créer une chaleur soudaine et enveloppante. Du très beau travail.

Si à Sceneario.com on privilégie principalement les chroniques des rédacteurs qui ont apprécié la dite bande dessinée, les avis ne sont pas pour autant unanimes et chaque année au moment du l’élection du Prix des rédacteurs les fers se croisent et les argumentaires sont acérés. Pourtant au milieu de cette jungle où chacun cogne dur pour défendre son champion il est quelques auteurs qui apaisent les invectives : Cyril Bonin est l’un d’entre eux. Non pas qu’il suscite un consensus mou, Bonin passionne et rassemble.

Drôle, plein de vie et d’émotion, Pour toujours… second tome du désormais diptyque Amorostasia est une bande dessinée enthousiasmante et originale. Une vraie bonne surprise en cette rentrée 2015.

Par melville, le 21 janvier 2015

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