ALTER EGO
Noah

Grâce à la position reconnue mondialement de son père, Noah est un jeune homme qui a la particularité d’avoir tout à porté de main. Vraiment tout ? Peut-être pas, car, aujourd’hui, après une nuit passée avec sa charmante amie, il a inexplicablement le spleen, un spleen qui ne lui donne aucune envie si ce n’est de s’enfermer dans la salle de bain et de se tailler les veines. Que lui arrive-t-il donc, lui qui se veut habituellement d’un dynamisme et d’une combativité inexpugnables. Et quels sont les liens qu’il peut entretenir avec cette jeune colombienne qui accapare depuis peu toutes ses pensées ? Est-ce que les examens médicaux et médiumniques que la société U Tech lui a fait passé précédemment y sont pour quelque chose ? Le docteur Suzanne Rochant, éminente psychologue du SIMORG, va tenter de comprendre son état et découvrir ainsi les dessous d’un programme, pour le moins insidieux, chapeauté par le directeur de l’U Tech, Kaiji Urasawa.

 

Par phibes, le 30 décembre 2011

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Notre avis sur ALTER EGO #5 – Noah

La tentaculaire saga mise au point par un cartel d’auteurs en pleine possession de leur sujet trouve ici une nouvelle vision de son ampleur planétaire grâce à l’intervention d’un nouveau personnage Noah. Loin d’être un inconnu puisque nous l’avons croisé précédemment dans les épisodes Park et Fouad, ce personnage devient à son tour le pivot de l’aventure. Par ce biais, l’histoire prend une tournure beaucoup plus politique, tournant autour des plus hautes instances américaines. Certes, elle conserve évidemment l’implication scientifique mais se veut cette fois-ci grevées par des initiatives malheureusement douteuses.

L’épisode présent est à l’image des précédents. S’interpénétrant dans le subtil labyrinthe tracé habilement au fil des tomes, ce dernier apporte, dans son déroulement parfait, somme d’éléments indispensables qui trouvent leur lien avec les pérégrinations des autres personnages de la série. L’intrigue qui en découle se révèle avec force et dureté, dans des effets rebondissants mûrement réfléchis et adroitement distillés. A cet exercice qui ne manque certainement pas d’intérêt, Pierre-Paul Renders et Denis Lapière ont trouvé dans leur thriller la juste évocation qui, immanquablement, pousse le lecteur à aller chercher, dans les autres tomes, la confirmation de telles situations (l’apparition de Noah dans l’Archipel des Bermudes) ou de nouvelles informations via un lot de questions posées habilement en fin d’opus.

Graphiquement, les travaux finement exécutés par Efa sur les personnages et Luca Erbetta sur les décors sont d’une beauté et d’une netteté absolues. De par ce concept uniforme coiffé par Mathieu Reynès, le résultat est remarquable et évite un trop gros décalage entre les épisodes. Ainsi, la colorisation est superbement adaptée et le dessin est sans ambiguïté d’une grande expressivité.

Un épisode qui s’interpénètre aisément dans la trame alambiquée tissée par des auteurs fortement inspirés qui, grâce à cette série, se sont vus décernés le 7 octobre dernier le Prix Saint Michel du meilleur scénario. A lire et à relire indéfiniment.

 

Par Phibes, le 30 décembre 2011

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