ALTER EGO
Camille

En la Cité-Etat de Singapour, Camille Ronchant, belle rouquine toute fraîche, vient rendre une petite visite à sa mère, Suzanne. Mais cette dernière, en grande conversation téléphonique avec ses collègues, semble des plus préoccupés par son travail de scientifique au SIMORG et ne prend malheureusement pas le temps d’écouter correctement les déboires affectifs et gestationnels de sa fille. Dépitée par le comportement désordonné de sa mère, Camille décide d’aller noyer son chagrin dans une tournée de libation nocturne. De retour à son domicile, elle prend connaissance d’un message de celle-ci lui enjoignant instamment de la retrouver pour des révélations urgentes. C’est en arrivant chez cette dernière, que la jeune fille découvre la villa familiale en train de brûler. Mortellement blessée, Suzanne lâche à celle-ci dans un dernier soupir quelques mots liés à la recherche d’un ange. Que s’est-il réellement passé ? Nul ne le sait. Alors que l’enquête de police semble patauger, Camille se doit de régler, à l’issue de la sépulture, la succession de la défunte. C’est ainsi qu’elle découvre dans les documents transmis par son notaire des adresses de personnes totalement inconnues d’elle. Intriguée, elle se décide à les rencontrer. Et pour commencer, elle part en Angola pour remettre une missive écrite de la main de Suzanne à un dénommé Zé Teixerira. Le moins que l’on puisse dire, c’est que Camille n’est pas au bout de ses surprises…

 

Par phibes, le 1 avril 2011

Notre avis sur ALTER EGO #1 – Camille

Elles l’avaient promis depuis un bon moment à grand renfort d’effets publicitaires, eh bien, la voilà maintenant dans les bacs (du moins pour les deux premiers opus). En effet, en ce mois d’avril, les éditions Dupuis publient leur nouvelle saga Alter Ego, concept original qui permet de publier en moins d’une année la totalité des six albums (six prénoms) dont elle est composée et qui peuvent se lire indifféremment.

Pour ce faire, pas moins de 8 auteurs (2 scénaristes, 5 dessinateurs et 1 coloriste) participent chacun dans un rôle bien déterminé (voir le site dédié : http://www.alterego.dupuis.com/home.php), au montage de cette œuvre, qui se veut un thriller "tentaculaire" (dans tout les sens du terme) dans lequel l’humanité toute entière court un grand danger lié à une découverte scientifique. Lequel ? Il reste évidemment à le découvrir !

Camille peut être considéré comme l’épisode témoin de la série, celui par lequel le lecteur est appelé à connaître les tenants mais certainement pas les aboutissants de l’intrigue dont il est question. Ici, le ton est donné. Versant dans une sorte de quête familiale (une fouille dans le passé d’une mère énigmatique) aux accents d’anticipation, de parapsychologie, cet opus est porteur de secrets que la jeune héroïne va devoir découvrir au contact de personnages charismatiques.

Pour ce premier jus, Pierre-Paul Renders et Denis Lapière entretiennent judicieusement une atmosphère pleine de confidentialités, générée par des soupçons de crime, d’expérience scientifique souterraine, des non-dits, des discussions inachevées et par une rythmique scénaristique qui vaut son pesant d’intérêt. L’évocation est bien aérée, structurée soigneusement, tournicote entre incursions dans le passé et excursions au quatre coins de la planète. Les indices concernant la menace qui pèse sur le monde sont dévoilés avec parcimonie, juste pour entretenir une opacité qui pousse le lecteur à en savoir plus. De même, ce premier récit permet de croiser certains protagonistes que l’on va retrouver très prochainement et qui vont chacun à leur niveau alimenter et répondre aux questions que suscite ce premier tome.

Au niveau graphique, la qualité est au rendez-vous. Sous la direction artistique avisée de Mathieu Reynès (Lola Bogota…) qui intervient également dans le dessin des personnages, Alter Ego se découvre sous les meilleurs auspices. Le dessin fait à quatre mains (avec Benjamin Benéteau pour les décors) a beaucoup de charme, d’élégance, d’énergie, de finesse, de profondeur. Dans cette architecture réaliste ambiante, on prend énormément de plaisir à suivre la jeune Camille au gré de ses rencontres bigarrées, nourrie par une colorisation excellente faite également à quatre mains, appartenant à Albertine Ralenti et Sébastien Hombel.

Une mise en bouche aux arômes de suspense très appréciables qui en appelle indubitablement une suivante, et pas plus tard que maintenant avec Fouad.

 

Par Phibes, le 8 avril 2011

Publicité