ALIX
Par-delà le Styx

Alix est pour le moins préoccupé. En effet, César est parti dans une campagne contre Pompée et a délégué l’administration de Rome à Marc-Antoine, haut personnage militaire connu pour ses extravagances. De même, son pupille Héraklion a un comportement très désordonné. Ecourtant une orgie organisée par Marc-Antoine, Alix a rejoint son domicile pour surprendre son petit protégé dans un excès de folie. Après avoir découvert l’origine de l’émoi du jeune spartiate et à la requête pressante de Marc-Antoine, Alix, accompagné de son fidèle Enak, quitte Rome et entraîne Héraklion en Afrique pour retrouver Astyanax. Officier dans l’armée du roi Juba de Numidie alliée à Pompée, ce dernier semble entretenir un lien affectif très fort avec le jeune désespéré. Si ce voyage est de nature à ragaillardir Héraklion, il n’empêche que leur équipée n’est nullement exemptée de tout danger car la guerre couve. Ayant atteint Utique, la capitale de la province romaine d’Afrique, Alix quitte ses compagnons pour se mettre en quête du général et se voit bientôt plongé au cœur d’un conflit implacable entre la république romaine, les pompéiens et le royaume de Juba. Parviendra-t-il à sauver Héraklion ?

Par phibes, le 18 décembre 2015

Notre avis sur ALIX #34 – Par-delà le Styx

Toujours animés par la même envie et assurément investis par l’univers du grand maître Jacques Martin disparu en 2010, Mathieu Bréda et Marc Jailloux refont un deuxième tour dans la saga historique d’Alix. Après avoir envoyé ce dernier dans le nord sur Britania, les deux artistes ont cette fois-ci eu l’envie de transporter leur personnage, globe-trotter de nature, outre-méditerranée, au moment où la république romaine est engagée dans un combat contre les partisans de Pompée sur les territoires nord-africains.

On ne pourra qu’apprécier pleinement cette nouvelle aventure qui, on le perçoit très largement, prend toute sa place dans la grande saga. En effet, l’équipée en question est l’occasion de donner une suite aux albums réalisés précédemment par Jacques Martin dans les années 1966 et 1969, intitulés « Le dernier spatiate » et « Le Dieu sauvage ». Reprenant pour cela les personnages récurrents (outre Alix et Enak, on retrouve Héraklion et Astyanax), et après un résumé et des rappels très efficaces Mathieu Bréda permet de les faire évoluer vers leurs nouvelles péripéties.

Cette histoire qui a l’avantage d’être complète reste confortablement dans l’esprit de la saga, grâce, tout d’abord, à une recherche historique pointue indéniable. Nombreux sont les repères que le scénariste ne manque pas de disséminer de façon à bien cadrer son récit. Ensuite, les péripéties, si elles se révèlent évidemment très classiques, bénéficient d’une narration efficiente et d’une structure scénaristique onctueuse qui se veut diversifiée et qui fait se mêler très agréablement intrigue, quête périlleuse et actions en tout genre. Sur ce plan, les personnages apportent une contribution convaincante qui leur permet, dans leurs actes les plus divergents et dans une violence volontairement modérée, de bien porter le message.

On pourra être agréablement surpris par le travail graphique de Marc Jailloux (c’est la troisième fois qu’il participe) qui respecte intégralement l’univers pictural de Jacques Martin au point d’y ressembler grandement. Le dessin est donc très louable et nous offre l’avantage de renouer avec ce qu’il se faisait dans les années 60. La recherche historique est avérée, les personnages particulièrement bien expressifs, les couleurs efficaces.

Un épisode pleinement réussi qui donne réellement envie, cette fois-ci, de retrouver ce généreux personnage intemporel qui ne fait pas ses 67 ans.

Par Phibes, le 18 décembre 2015

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