ALIX
La dernière conquête

En 49 avant JC, pendant que Pompée assure le maintien de l’ordre à Rome, César poursuit profitablement ses conquêtes territoriales en Gaule. Déclaré ennemi de Rome, César décide de revenir à Rome. Mais avant de franchir le Rubicon, il a donné rendez-vous à Alix Gracchus auquel il lui fait part de ses intentions de pousser ses conquêtes vers l’Orient et pour ce faire, le charge d’une mission plutôt particulière. En effet, souhaitant bénéficier de la bienveillance des dieux dans son projet d’invasion, il demande au jeune homme de lui rapporter le Sceau du Lion, le légendaire anneau que portait Alexandre le Grand. Pour ce faire, il lui adjoint le captif Asham, un natif de Bactriane qui a été surpris par les forces romaines en possession de pièces d’or frappées à l’effigie du grand conquérant disparu trois siècles plus tôt. Suspecté d’avoir découvert le fabuleux trésor de ce dernier, le prisonnier pourrait aider Alix dans ses recherches. Mais l’homme se veut d’un naturel taiseux et n’est pas enclin à faciliter la tâche du missionné.

Par phibes, le 26 avril 2013

Notre avis sur ALIX #32 – La dernière conquête

Depuis la disparition en 2010 de Jacques Martin, le créateur de cette grande saga historique, l’intrépide héros Alix poursuit, pour le plus grand plaisir de ses fans, ses aventures chapeautées par nombre d’artistes candidats à son immortalité. En terme de scénario, après Marco Venanzi (T29), Michel Lafon (T30) et François Corteggiani (T31), c’est au tour de Géraldine Ranouil, auteure par ailleurs du roman graphique Daphnée & Iris, de s’essayer à cet exercice.

L’histoire contenue dans cet épisode bénéficie d’un intérêt certain. Incontestablement, son déroulement n’échappe pas à un certain conventionnalisme inhérent à la saga, mais met en avant une équipée entreprenante via une nouvelle mission de l’éternel héros pour le compte de César, qui va lui permettre de marcher sur les traces de l’un des plus grands conquérants de l’Histoire, Alexandre le Grand.

A cet égard, et comme il se doit dans cette série, Géraldine Ranouil mêle Histoire et aventure épique. Cette mixité conceptuelle est pour le moins harmonieuse, assurément sans grand effet tapageur, s’étalant dans une linéarité scénaristique généreusement étudiée. Si le jeune gallo-romain ne force pas la surprise (on connaît sa sociabilité, sa force de persuasion et son intégrité fabuleuse quand il se lance dans une mission), c’est le prisonnier Asham qui vient susciter les rebondissements. A ce sujet, l’intrigue se veut bien menée, engendrée d’un côté, par le mystère enveloppant ce dernier personnage et sur la réalité du trésor de guerre d’Alexandre le Grand.

C’est Marc Jailloux qui assure la partie graphique, une partie graphique qui à n’en pas douter s’inscrit parfaitement dans le style conceptuel ligne claire imprimé par le maître Jacques Martin. Ayant bénéficié des conseils avisés de son mentor Gilles Chaillet qui lui ont permis de reprendre la série Orion, ce dessinateur peut se targuer de réussir son passage dans la saga, usant subtilement, sans dépayser, les codes graphiques qui lui permettent de camper son résultat dans la lignée de celui obtenu dans les premiers albums (Les Légions perdues, Le Dernier Spartiate, Le Tombeau Etrusque…). A cet égard, on reconnaîtra que l’artiste fait preuve d’une recherche détaillée dans la réalisation des décors, historiquement parlant, et dans la représentation avertie et respectueuse des protagonistes.

Un tome de qualité que ne dénigrerait pas le grand initiateur, réalisé par un tandem d’auteurs bien inspirés, qui tend à faire penser qu’Alix a encore de beaux jours devant lui. D’ailleurs, n’est-il pas déjà prévu que le héros soit envoyé dans sa prochaine aventure en Angleterre ? Les amateurs attendront ce nouveau volet avec l’impatience qui les caractérise.

Par Phibes, le 26 avril 2013

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