ALIX
La cité engloutie

Envoyés par César pour rejoindre la garnison du Général Labienus qui stationne en Armorique, et encadrés par une troupe romaine, Alix et son fidèle compagnon Enak traverse non sans difficulté l’épaisse frondaison de la forêt gauloise. Au moment d’atteindre la côte océane, ils sont assaillis par une horde de gaillards déterminés à les éliminer. Pendant qu’Enak assiste à la curie, Alix et Curion, le responsable de la colonne romaine, sont capturés et emmenés. Alors que le jeune égyptien, aidé par un mystérieux personnage, gagne le camp de Labienus, Alix fuit ses persécuteurs à la faveur d’un orage et fond également vers le fortin romain. Fort des renseignements glanés durant sa détention, il lui apparaît que la seule solution pour mettre hors d’état de nuire les forces gauloises sévissant dans la région (but inavoué par César) est de percer le secret de fameuse cité de Tarania. Pour cela, un petit stratagème s’impose.
 

Par phibes, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur ALIX #28 – La cité engloutie

Alix revient dans de nouvelles aventures qui lui font quitter le Phare d’Alexandrie pour le territoire luxuriant armoricain. Ce dernier, qui subit le joug romain, est protégé par toute une peuplade gauloise prête à se rebeller. C’est dans ce contexte guerrier que le jeune gallo-romain intervient pour une épopée historique dont Jacques Martin a le secret.

Pour ce faire, assisté au scénario par Patrick Weber, un autre passionné d’Histoire, le scénariste belge se fait fort d’évoquer la conquête de la Gaule au travers d’une fiction ayant trait à la chute d’une cité gauloise, Tarania, véritable citadelle mythique de bord de mer et lieu de culte incontournable.

Si le contexte historique est on ne peut plus respecté, mettant en avant la culture celtique, l’aventure a, quant à elle, quelques difficultés à accrocher. En effet, la crédibilité du personnage central s’émousse au travers de ces pérégrinations (à la limite de la traîtrise vis-à-vis de son peuple d’origine) qui lui permettent, un peu trop facilement à mon goût, de pénétrer les arcanes culturels du peuple celte. Certes, l’on comprend que par ce biais, les auteurs peuvent dévoiler, de manière authentique, les us et coutumes ancestrales gauloises ainsi que décrire les lieux réels (île de Sein, Pointe du Raz), théâtre réel des opérations. Malheureusement, l’intrigue se déroule sans moments forts, selon un canevas que l’on peut retrouver dans d’autres aventures d’Alix.

Par ailleurs, on ne pourra résister à l’envie de comparer le début des péripéties à celles d’"Astérix le gaulois", au sein desquelles l’on retrouve la forêt abondante regorgeant de sangliers, de druide en pleine cueillette du gui, le fortin des légionnaires, les gaulois ayant peurs du ciel qui leur tombe sur la tête…

Au niveau graphique, Ferry, qui succède à Christophe Simon, reste, par son trait classique que l’on connaît depuis "Les chroniques de Panchrysia", dans la mouvance ligne claire de l’école belge. Son trait qui, au début des péripéties, tend à rappeler celui de Gilles Chaillet, est sympathique et témoigne d’une recherche authentique avérée. Toutefois, les personnages, représentés dans une certaine fixité, pêchent à plusieurs reprises dans leurs proportions. De même, alors que les décors se révèlent d’une grande justesse, certaines perspectives restent hasardeuses.

Bref, "La cité engloutie" est un album agréable qui reste fidèle à la production dont Jacques Martin s’est fait le maître d’œuvre, sans effet de surprise majeur mais d’une restitution historique bien réfléchie.
 

Par Phibes, le 28 mai 2009

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