ALIX
Le démon du Pharos

Missionnés par César, Alix et Enak se trouvent à Alexandrie pour rencontrer officieusement la reine Cléopâtre. Cette dernière souhaite un appui de Rome pour destituer son frère, le roi Ptolémée et pour ce faire, se prépare à remettre des documents compromettants aux deux émissaires. Par ailleurs, des rumeurs persistantes sur la gestion du royaume et de l’île de Pharos circulent en ces lieux et attirent la curiosité du jeune gaulois, corroborées par le fonctionnement très étrange du phare. Tout porte à croire que quelque chose de démoniaque se trame qui pourrait mettre en péril non seulement le monarque en place mais également toute la cité égyptienne.

Par phibes, le 1 janvier 2001

Notre avis sur ALIX #27 – Le démon du Pharos

Jacques Martin (qu’on ne présente plus) et Patrick Weber ("Novikov", "La dernière Reine", "Les fils de la louve"… ) s’accaparent le légendaire Phare d’Alexandrie, la septième merveille du monde, pour les besoins du 27ème tome d’Alix. Le jeune gaulois, transformé en coureur du monde antique et agissant pour le compte de César, est donc propulsé sur la côte égyptienne pour mener à bien une mission d’ordre politique auprès de la reine Cléopâtre et se trouve embarqué dans une aventure aux effluves comploteuses.

Grâce à la rigueur qui caractérise le père de "Lefranc" et à la passion pour l’Histoire de Patrick Weber, ces deux auteurs signent un épisode d’une authenticité extraordinaire, bien explicite quant aux mœurs égyptiennes au temps de la dynastie des Ptolémée. Faisant appel à des monuments qui ont fait la gloire de la cité d’Alexandrie tels la grande bibliothèque et la phare, ils introduisent avec aisance leur personnage récurrent en lui permettant de croiser les plus hautes personnalités de cette époque. La fiction qu’ils ont concoctée s’intègre comme il se doit dans le paysage historique et permet d’appréhender une aventure faite de trahison et de vénalité, somme toute plausible et captivante.

On concèdera que la facilité avec laquelle Alix arrive à en découdre avec ses adversaires (les comploteurs) est un peu déconcertante mais n’enlève pas pour autant le caractère plaisant et instructif de ces péripéties empreintes de sentiments nobles.

Christophe Simon collabore avec Jacques Martin depuis bon nombre d’albums (il a dessiné les trois derniers épisodes d’Alix et participé également dans les séries "Lefranc" et "Orion"). Il est incontestable que son dessin rigoureux rapporte historiquement de très nombreux témoignages de la civilisation égyptienne. Son trait classique, très fin et juste se révèle superbement dans des vignettes emplies d’une foule de détails conformes à l’Histoire d’Alexandrie. Le phare, de nombreuses fois réalisés sous des plans différents, est tout bonnement resplendissant et conforme aux représentations étudiées par les archéologues tels Jean-Yves Empereur. Les personnages sont purement beaux, d’un réalisme confondant, servis par une colorisation bigarrée et subtilement utilisée.

Une petite coquille, semble-t-il, est à noter, toutefois, concernant l’ouverture de l’aventure où l’on voit un navire marchand phénicien voguant au milieu des mouettes sous un ciel bleu alors que la voix-off indique qu’il croise aux larges des côtes égyptiennes par une nuit profonde (je sais, je chipote !).

"Le démon de Pharos" est une belle fresque historique qui ravira les nombreux fans du jeune et intrépide "Alix" et également ceux qui ont la nostalgie de l’une des plus grande et mystérieuse civilisation de notre Histoire.

Par Phibes, le 11 novembre 2008

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