Aliénation

« Y’a un train fantôme qui roule dans le monde entier… et dis, tous les j’sais pas combien, i’s’arrête dans une gare abandonnée comme ici…
Y’a un voyageur qui peut descend’e du train, et qu’un seul qui peut monter à sa place… Faut qu’ce soit un miteux, un type comme nous, quoi… Pa’ce que ce train i’prend rien qu’ceux qui ont nulle part où aller…
Mais…c’ui qui descend, c’est aut’e chose… le voyage l’a vachement changé… Il a vu… Il a appris des trucs pas possibles… Alors i’s’venge de ceux qui l’avaient foutu dans cette vie d’merde… »
Ce clochard ne croyait pas si bien dire, car cette nuit là, dans cette gare abandonnée, un voyageur descendait d’un train abandonné, avec un masque blanc, et semble t-il bien décidé à se venger de quelque chose…

Par Siam l'Archiviste, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur Aliénation

Une nouvelle fois (décidément ;o)) c’est en farfouillant que j’ai trouvé cet album, entièrement en Noir et Blanc, ce qui est un pur délice à vrai dire. Je ne suis certes pas objectif, mais je trouve que le noir et blanc pensé comme tel est souvent très bien fait. Il n’y a qu’à regarder l’auteur Andreas pour s’en persuader, ou le travail de Varanda, qui est relativement souvent du pur bonheur sans couleurs. Mais ce n’est là que mon humble avis, que les lecteurs peuvent ne pas partager. En tout cas, au niveau du dessin, Alienation remporte mon suffrage, car je ne lui ait guère trouvé de défauts. Inutile de parler de la couleur, qui n’apparaît nulle autre part que sur la couverture, qui finalement ne paie pas de mine je trouve.
Pour le scénario, il faut bien dire que cet album porte bien son titre. C’est un peu fou, légèrement hors des sentiers battus, et assez plaisant à lire si on accroche. Pour ma part, peu motivé par la lecture lors d’un premier feuilletage, je suis revenu plus tard et là j’ai passé un moment agréable, même si l’histoire ne se dénoue que vraiment à la fin. Toujours est-il que cet album vaut d’être feuilleté si vous avez l’occasion de le dénicher comme moi. Il me rappelle un peu Cromwell Stone par moment, dans le scénario un peu tordu, mais la ressemblance s’arrête là, et ne marchera que sur peu de monde je pense.
En bref, une bonne petite lecture, que je recommande aux amoureux du Noir et Blanc classique et sans fioritures, et à ceux qui voudraient se faire une petite balade dans le domaine fantastique étrange.
A emprunter.

Petite note au passage, c’est un ouvrage espagnol semble t-il, traduit en français par Jean MORITZ et lettré par Yannick DURAND.

Par Siam l'Archiviste, le 15 septembre 2003

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