ALICE MATHESON
Sauvez Amy !

Tandis que l’inspecteur Kitson continue à interroger le personnel du St Mary’s Hospital au sujet de l’épidémie de morts-vivants qui sévit dans la cité londonienne et que l’équipe de recherche planche sur ce phénomène horrifique, l’infirmière Alice Matheson s’adonne à son autre passe-temps. En effet, hormis le fait qu’elle abrège pour son plaisir personnel les souffrances de ses malades, elle réalise des expériences scientifiques au fin-fond d’un entrepôt isolé. Et pour cela, la pandémie qui sévie est le terreau idéal. Un soir, elle reçoit un appel à l’aide d’une ancienne connaissance du temps où elle était étudiante. Amy, telle est son prénom, a été mordue et, plutôt que d’aller à l’hôpital, requiert l’assistance d’Alice. Cette sollicitation semble tomber à point nommé pour l’infirmière qui voit là l’occasion de poursuivre ses recherches. Aussi, elle accepte de secourir la désespérée. Après l’avoir récupérée à son domicile, Alice l’entraîne dans son repaire. Malheureusement, sa pseudo bonne action ne va pas être récompensée comme elle l’aurait souhaité.

Par phibes, le 7 février 2016

Notre avis sur ALICE MATHESON #3 – Sauvez Amy !

Via son personnage mystérieux et très charismatique, la saga Alice Matheson conduite par un Jean-Luc Istin en pleine forme créatrice, poursuit son bonhomme de chemin en laissant derrière elle des traces fortement prégnantes. De fait, la sortie de ce troisième opus ne pourra que ravir le lecteur de la première heure ensorcelé par cette infirmière peu recommandable et pleine de ressources qui se livre à nous, et par l’univers dégradé oppressant dans lequel elle évolue.

Sauvez Amy est un épisode qui a le mérite, de par le mystère entretenu depuis l’origine, de répondre, certes partiellement mais efficacement, à la question posée par Morgan Skinner, patron St Mary Hospital, en fin d’album précédent, et de soulever une partie du côté sombre de cette femme atypique. Bien que le récit s’écarte quelque peu des débats qui se déroulent dans l’établissement hospitalier, il n’en demeure pas moins qu’il reste d’une densité toujours aussi envoutante. C’est donc à la faveur de ce ripage scénaristique que nous sommes appelés à découvrir, toujours sur le fond d’invasion de morts-vivants, d’une part ce qu’Alice Matheson pratique lorsqu’elle n’est pas en poste à l’hôpital et d’autre part, ce à quoi elle a été confrontée lorsqu’elle était enfant et également étudiante. Fort de ces évocations qui évidemment nous offrent l’occasion d’avancer dans les péripéties et dans le dessin du profil de l’héroïne, un nouveau personnage, Amy, fait son entrée et vient de par sa nature insoupçonnée instaurer une intrigue encore une fois qui a le mérite de vous remuer les tripes.

Comme prévu depuis l’origine, les épisodes de cette saga s’enchaînent à la vitesse grand V. Jean-Luc Istin, en bon scénariste, y pourvoit personnellement en s’entourant de dessinateurs particulièrement pointus et répondant à une charte graphique indispensable pour de pas perdre le lecteur. Pour ce troisième épisode, c’est toujours Zivorad Radivojevic qui illustre les agissements sombres d’Alice Matheson. Force est de constater que sa mise en images choc très réaliste reste d’une qualité stupéfiante et rend des plus plausibles l’équipée mortifère. Il va de soi qu’il ne manque pas, pour bien alourdir l’atmosphère générale, de travailler sur un encrage très pesant et sur un détail morbide suffisamment frissonnant. En parallèle, il se complait dans l’aura sensuelle de la belle infirmière (rien que pour accentuer son côté pervers) qu’il partage ici avec celle la belle Amy. A noter également, l’excellente colorisation réalisée par Digikore Studios qui parfait la qualité de l’ensemble.

Un troisième volet horrifiquement obsédant qui a le mérite de déliter une partie sombre de la surprenante Alice Matheson.

Par Phibes, le 7 février 2016

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