ALGÉRIE, UNE GUERRE FRANÇAISE
Derniers beaux jours

Alors que l’Europe est encore occupée par l’Allemagne nazie, le jeune Paul est envoyé chez son oncle et sa tante en Algérie, pour être à l’abri de la guerre. Il devient très ami avec son cousin André, mais aussi avec d’autres petits camarades de l’école, dont Mo, un jeune Algérien.

La vie semble plus légère que de l’autre côté de la Méditerranée. Mais, avec la fin de la guerre, et le retour des soldats pieds-noirs et musulmans, la malaise va aller grandissant. Tous se sont battus pour la France, mais les inégalités persistent. La Métropole tente de calmer les premières protestations et les revendications nationalistes en organisant, en 1947, une Assemblée d’Algérie dans laquelle les « indigènes » peuvent aussi se présenter et voter. Mais les résultats sont truqués. Quant aux méthodes de l’Etat français pour contrer les partis nationalistes algériens, elles ne font qu’attiser les tensions.

Par legoffe, le 8 avril 2019

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Notre avis sur ALGÉRIE, UNE GUERRE FRANÇAISE #1 – Derniers beaux jours

Philippe Richelle n’en finit pas d’explorer la France du XXe siècle. Il a déjà signé plusieurs excellentes séries comme « Opération Vent Printanier », qui se déroulait durant la Seconde Guerre Mondiale, ou les fameux « Mystères de la République », passionnants polars projetant le lecteur dans la société d’après-guerre.
Le voir s’intéresser à la Guerre d’Algérie n’est donc pas une surprise. C’est, en revanche, la promesse de découvrir d’une manière dynamique et captivante cette période trouble de l’Histoire de France.

Richelle s’est lancé dans l’aventure avec le dessinateur Alfio Buscaglia, avec qui il avait déjà partagé l’affiche à l’occasion des « Mystères de la Quatrième République ». Une bonne nouvelle car Buscaglia dispose d’un superbe coup de crayon, offrant des lignes fines et légères. Les planches sont assez réalistes, mais dotées d’une recherche graphique évidente, renforcée par une belle palette de couleurs. L’ensemble est ainsi très gai, très vivant.

Ainsi, les coloris fleurent bon la douceur algérienne, collant avec l’ambiance ressentie, au moins au début, par cette bande de gosses qui se fichent bien des différences entre blancs et musulmans.
Mais, les années passant, le climat va devenir bien plus lourd sur les bords de la Méditerranée…

Ce premier album nous entraîne sur une période allant de 1943 à 1954. Il dépeint l’avant Guerre d’Algérie à travers les journées de ces jeunes et de plusieurs de leurs proches. Cela en fait un récit dramatique autant qu’une BD historique, où la vie quotidienne croise les événements qui ont marqué leur époque, le tout de manière naturelle.

On sent que les auteurs se sont beaucoup documentés, sans pour autant tomber dans le cours magistral. C’est un joli tour de force, qui permet au grand public de mieux comprendre le contexte de l’époque et de s’offrir, en prime, une très bonne lecture.

Par Legoffe, le 8 avril 2019

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