ALCHIMIE
Le Dernier Roi maudit

En ce printemps de 1842, le roi Louis-Philippe a fait mander son défenseur occulte De Lermina pour lui faire part de ses craintes quant à la pérennité de sa protection magique. En effet, selon certains aveux officieux, un péril insidieux menace le monarque. Certes, il y a les Habits Noirs qui sévissent obscurément depuis plus de vingt ans mais aussi subsiste le ténébreux alchimiste De Roquebrune dont la personnalité semble bénéficier d’une nouvelle assurance. De leur côté, le journaliste Alexis Lerouge et l’ex chef de la sûreté Vidocq tentent, en parallèle des efforts non payant de la police royale, de remonter la piste qui doit les amener à retrouver l’énigmatique De Roquebrune. Pour cela, ils vont devoir éviter de tomber dans le piège tendu par les Habits Noirs et délier de nombreuses langues, même celles des morts. Louis-Philippe échappera-t-il à la malédiction ancestrale et évitera, par là même, de devenir le dernier roi maudit ?

 

Par phibes, le 7 octobre 2011

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Notre avis sur ALCHIMIE #2 – Le Dernier Roi maudit

Le trio hétéroclite qui s’est formé lors de L’épreuve du feu (tome premier) se pérennise dans ce second épisode. Alexis le journaliste de l’Actualité, Charlotte la voyante et Vidocq, le fameux ex-chef de la brigade de sûreté, se doivent, pour sauvegarder le roi des Français Louis-Philippe, de faire tomber un adversaire des plus enracinés dans sa vengeance ancestrale et temporel à savoir le maléfique alchimiste Marquis De Roquebrune.

Cette deuxième et dernière équipée fait la part belle aux pérégrinations de Vidocq qui, de ses transformations multiples, permet de remonter une filière tortueuse jusqu’à une source inapprochable. L’enquête policière qui en découle et qui traîne dans son sillage Alexis et Charlotte, bénéficie d’atouts bien agréables. Les accents fantastiques, installés précédemment, sont évidemment de mise et génèrent en ce récit un amalgame certes classique dans ses entournures mais remarquablement bien structuré. A cet égard, Richard D. Nolane mêle Histoire et ésotérisme avec subtilité vers une fin bien démoniaque qui met un terme à un complot templier de plusieurs siècles tout en se recalant avec la réalité historique.

Au niveau du dessin, Olivier Roman reste dans une trame qui se veut réaliste et conforme au premier opus. Ce dernier se plaît à travailler sur de grandes scènes qu’il découpe harmonieusement en vignettes tout en faisant évoluer ses personnages dans chacune d’elles. Cet effet visuel qu’il répète à plusieurs points de l’album est très agréable à appréhender et donne une puissance à son univers graphique. De même, il se plait à dépasser le cadrage conventionnel dans des débords très plaisants. Le fantastique qu’il déploie via des apparitions baphométiques est bien exploité et dispense son lot d’angoisses. Pareillement, les gros plans qu’il use çà et là sont d’une netteté et d’une authenticité très convaincantes.

Une fin de diptyque qui ne s’écarte pas trop d’une certaine convention mais qui demeure, de par sa structure et sa mixité de genres, très plaisant à suivre.

 

Par Phibes, le 7 octobre 2011

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