ALCHIMIE
L'épreuve du feu

En le Paris de l’an 1842, l’écrivain Alexis Lerouge, jeune auteur de romans feuilletons se voit confier par son éditeur Steiner une mission consistant à découvrir des indices sur les malversations souterraines d’une organisation secrète, les Habits Noirs. Bien que quelque peu irrité par cette mission qui l’écarte de son travail habituel, l’écrivain se met à l’œuvre en se rendant à un rendez-vous avec un indicateur. Mais la rencontre ne se déroule pas comme prévu et c’est entre les mains salvatrices d’un individu fort bien informé qu’échoue Alexis. L’homme en question n’est autre que Vidocq, l’ancien chef de la sûreté, fervent partisan du roi Louis-Philippe et véritable détracteur des faiseurs de France. Considérant le danger qui rôde autour du conseiller privé du roi dû à la présence de ses inquiétants Habits Noirs, le détective propose à Alexis une association pour mettre à jour le complot naissant dont l’origine remonterait à la chute des Templiers.

 

Par phibes, le 3 octobre 2010

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Notre avis sur ALCHIMIE #1 – L’épreuve du feu

Après une année 2009 riche en péripéties (Titanic, Centurion, Harry Dickson T13, Millénaire T5, L’aventurier des étoiles…), Richard D. Nolane revient dans le paysage du 9ème art en faisant une agréable incartade dans la collection 1800 de chez Soleil.

Considérant les aspirations littéraires et fantastiques de cette généreuse collection dirigée par Jean-Luc Istin, Alchimie vient trouver judicieusement sa place parmi les quelques 8 albums qui la compose pour le moment. En effet, n’est-il pas heureux de retrouver en cette nouvelle saga les émanations charismatiques d’un personnage populaire du 19ème dont les aventures policières ont plusieurs fois été portées à l’écran et relatées dans la bande dessinée.

Vidocq, pour le nommer, vient ici se présenter alors qu’il est sur la trace d’une société secrète, les Habits Noirs, qui vise à déstabiliser le pouvoir en place. L’aventure policière qui en découle et qui fait également appel à un autre protagoniste, le dénommé Alexis Lerouge, est l’occasion d’asseoir celle-ci dans un contexte historique sympathiquement préparé. Fort de cette atmosphère authentique qui rappelle celle des romans feuilletons de cette époque à la Balzac, Sue, Dumas, Hugo, Soulié et bien d’autres, Richard D. Nolane introduit le mystère sous forme d’une malédiction vieille de 500 ans et d’une organisation malfaisante.

L’histoire présente qui se déroule dans la forme d’une enquête policière est animée à souhait et pose les bases d’une intrigue aux ramifications ésotériques bien prenante et qui, pour l’instant demeure silencieuse sur bien des points. Les personnages clé se dévoilent progressivement (hormis Vidocq et Alexis, il y a le Colonel, l’immuable Roquebrume, De Lermina).

Olivier Roman n’est pas un inconnu pour le scénariste. En effet, ayant déjà travaillé sur la série Harry Dickson écrite par ce dernier, le dessinateur pérennise naturellement leur association. Et c’est tant mieux, car le travail graphique qu’il produit est de haut vol. Considérant la luminosité bienfaisante de la colorisation de Digikore Studios, son dessin d’un superbe réalisme se révèle dans un visionnage attrayant de scènes parisiennes du 19ème. Certes, on perçoit qu’il a bénéficié d’un appui documentaire riche que l’on peut ressentir au travers la physionomie de ses personnages et de la richesse de ses décors parisiens.

Une bonne mise en bouche policière pleine de mystères parisiens dont on attend la suite et fin avec impatience. A noter que ce diptyque est un préambule sur la future série aux ambiances fantastiques Gothic Vidocq que doit lancer le scénariste prochainement.

 

Par Phibes, le 3 octobre 2010

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