ALBUM X-MEN
Dieu créé, l'homme détruit

Partout les mutants sont persécutés, Magnéto, l’ennemi des X-Men et défenseur jusqu’à l’absolu de la race mutante ne peut lui même enrayer la machine à haine qui parcourt le pays.
Dans un jardin d’enfants, deux adolescents sont, une nuit, descendus par une troupe de « soldats » aux ordres du médiatique et charismatique Révérent Stryker qui veut « épurer » le pays de ces êtres sacrilèges.
dans toute cette vague raciste le professeur Xavier continue de proner le dialogue au travers de débats télévisés tandis que, de leur côtés, ses étudiants sont mitigés. En effet ils doivent vivre tout ça au quotidien et parfois les méthodes plus expéditives de Magneto semblent plus convenir !
Alors que les actions de Stryker se font de plus en plus réprécives le professeur Xavier est capturé, Magneto va alors devoir s’allier aux X-Men et passer à l’action.

Par fredgri, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur ALBUM X-MEN #3 – Dieu créé, l’homme détruit

Ce « Graphic Novel » (l’équivalent des albums aux Etats Unis) de 62 pages est un monument dans le monde des comics, il fut le premier (bien avant les Jimmy Corrigan de Ware) à gagner un prix littéraire. En effet, en 82, quant il arriva dans les présentoires ce fut une véritable claque. Jusque là, Chris Claremont (scénariste pendant pres de 20 ans des X-Men) n’avait jamais été aussi loin dans la dénonciation des persécutions anti mutantes et cette fois les protagonistes envisagent réellement de passer à l’acte. Claremont s’adressait donc plus à un public adulte (d’ailleurs le prix des GN étaient suffisemment élevé pour ne pas toucher un plus large public, effet amoindrit en France avec un prix de 20 f alors plus abordable).
Ici les mutants sont pareils aux Juifs exterminés, mais aussi aux noirs du Sud, le message peut paraitre aujourd’hui un peu désuet (je veux dire par là qu’il a été nombre de fois dénoncé depuis, et bien plus violemment) mais il n’en demeure pas moins une pierre marquante dans l’histoire du comics comme auparavant l’avaient été les Green Lantern/Green Arrow de O Neil et Adams (qui dénoncaient dans les années 70 les traffics de drogues en faisant agir les héros de manière souvent tres engagée et violente). Avec cet album les X Men entraient dans l’ère du comics adulte, engagés socialement, ils ne se contentent pas de simplement être des figures de super héros mais d’avoir aussi un regard sur le monde, sur la violence, l’intolérance, ou les personnages ne sont plus ces icones intouchables et lisses qui vivent dans un monde fantasmé avec leur propres soucis. Là ils doivent non seulement affronter le monde mais surtout le regard des gens. On est vraiment loin des intrigues bébètes avec des robots, des monstres et des rayons partout.

Chris Claremont est donc en pleine possession de ses moyens a l’époque, les X-Men sont des personnages fédérateurs qui ont une cause et le public suit le scénariste qui évolue avec virtuosité dans ce succés (tant public que critique d’ailleurs). Il a l’art du rythme, du dialogue et c’est cette période qui amenera le titre « X-Men » a être le comics le plus vendu au monde depuis. Claremont est vraiment l’artisan de ce succés non démenti depuis.
Brent Anderson est un artiste plus obscure, il a à son actif des série comme « Kazar », « Strike force Morituri » et plus récemment la formidable « Astro City », son style est tout droit inspiré du grand Neal Adams, très réaliste, très contrasté, il sert à merveille ce récit sombre et torturé.
Je me rend compte que l’osmose entre ces deux artistes est, avec l’engagement de l’histoire, la principale raison du succes de « Dieu Créé, l’homme détruit » !
Alors voila un album poignant, encore d’actualité, bientot réimprimé par Marvel, il paraitrait même qu’il aurait en partie inspiré le film X-Men 2 ! Venez rejoindre la révolution, venez applaudir ce comics !

Par FredGri, le 6 mai 2003

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