Albert Camus

Tout commence en Algérie, dans un petit village à 400 kilomètres d’Alger, sous des trombes d’eau, le petit Albert nait dans une famille fort modeste.
C’est la maladie qui va le rapprocher de la ville, Alger où il est hébergé avec sa mère et son frère chez sa grand-mère, une maitresse femme.Son enfance se passe, son père mobilisé décède suite à une blessure sur le front, pour subvenir aux besoins de la famille, sa mère sourde, fait des ménages.
Albert, lui, se dépense dans de grandes parties de foot avec ses copains et se montre suffisamment doué àl’école pour que son instituteur insiste auprès de sa mère et de sa grand-mère pour qu’il passe son certificat d’études et obtienne une bourse pour le lycée.
Changement de décor dans la vie du jeune Albert, du quartier populaire de Belcourt aux beaux quartiers d’Alger la Blanche.
C’est son adresse au foot qui le fera admettre parmi ses congénères issus de familles bourgeoise et c’est à nouveau la maladie, la tuberculose, qui va décider de son avenir.

Biographie à la seconde personne, José Lenzini s’adresse à Camus comme un compagnon de route, un ami d’enfance qui n’aurait pas quitté l’Algérie, un témoin sensible qui, par son récit où l’émotion est toujours subtilement présente nous livre un Albert Camus authentique.
Retraçant la vie et le parcours littéraire et politique de l’écrivain, Il met surtout en avant les liens étroits qui lient les écrits de Camus, romans, essais, pièces de théâtre, articles de journaux, avec son siècle : écrivain engagé, Camus écrit pour l’humanité, dénonçant dès 1945 l’horreur des bombes atomiques ou le totalitarisme.

Il est témoin de son temps et ses engagements et prises de position lui vaudront l’anathème de nombre d’intellectuels de gauche.Refusant toute compromission il renoncera ainsi à son amitié avec Sartre suite à la publication de l’Homme révolté.
Intègre et entier dans ses engagements, cette grande figure de la littérature contemporaine l’est aussi dans la vie et sa mère, handicapée, restera, même si elle a toujours refusé de quitter l’Algérie, toujours proche dans ses pensées.
C’est un album ouvert, aéré,la mise en page de Laurent Gnoni est surprenante de légèreté et de lumière quand on réalise que le sujet principal est un de nos plus grands écrivains contemporains.

Le plus grand compliment que l’on puisse faire à José Lenzini et Laurent Gnoni c’est qu’ils donnent aux lecteurs de cet album une réelle envie de relire Albert Camus.

Par Olivier, le 9 octobre 2013