Akkad

En 2027, la Terre fait l’objet d’une agression extraterrestre insidieuse. D’énormes scarabées font des apparitions aléatoires en des points divers du globe et emportent avec eux des territoires entiers dans leur univers. Face à ce fléau, le professeur Kessler a mis au point un programme, Akkad, qui pourrait endiguer cette sinistre invasion. Fort du feu vert obtenu des instances gouvernementales américaines, le scientifique a appliqué sur cinq jeunes volontaires un traitement à base de matière grise d’envahisseur afin de les booster cognitivement et de leur donner la possibilité de trouver le moyen de combattre les extraterrestres. Alors que la drogue injectée commence à produire des effets mystérieux, du côté russe, une équipe de militaires aguerris combat les scarabées selon une méthodologie plus classique. Jusqu’au moment où ils se voient dépassés par les évènements.

Par phibes, le 7 février 2021

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Notre avis sur Akkad

Après Les Danois, récit qui se nourrissait des questions sur l’eugénisme, Clarke, artiste multifacettes, revient pour cette fois-ci nous engager dans un récit qui prend ses bases dans la science-fiction. Sous le couvert d’une invasion de gros insectes, il nous introduit dans un programme militaire dont cinq jeunes gens vont faire les frais et susciter grâce à leurs nouvelles capacités la contre-attaque qui fait défaut aux autres terriens communs.

Ce one-shot est l’occasion de nous plonger dans un futur proche, au sein d’un récit qui a le privilège de ne pas jouer la carte de la grosse artillerie via des combats explosifs entre deux belligérants mais plutôt de s’appesantir sur une réflexion à dimension humaine. C’est donc dans un contexte d’expérimentation que se déroulent les évènements menés par un scientifique, le professeur Kessler, qui semble avoir tout pouvoir pour mener à bien son programme anti-scarabées.

Dans une succession rapide de plusieurs tranches de vie qui nous permettent de suivre les pérégrinations de Kessler qu’il va falloir découvrir jusqu’à la fin, les effets de son expérimentation sur ses cobayes et les péripéties sur le terrain d’un commando russe, l’on suit une aventure qui ne manque assurément pas d’intérêt. L’intrigue qui repose sur un concept d’ouverture plutôt original est habilement menée par son auteur et nous entraîne dans un jeu complexe de boucles temporelles assurément inédit sous le couvert d’une manipulation scientifico-militaire peu ragoutante pour le genre humain.

Cette équipée pré-apocalyptique bénéficie d’une très bonne restitution graphique. A cet égard, Clarke use d’un réalisme qu’il maîtrise avec brio, dans une dynamique d’ensemble remarquablement convaincante. Le découpage est averti, tout comme l’animation volontaire assez froide des personnages (aucun ne semble vouloir attiser une certaine empathie). L’apparition des scarabées fait impression et draine, même si on ne les voit pas très souvent, une réelle tension ambiante.

Une histoire d’invasion terrestre qui joue judicieusement sur la temporalité et qui a le mérite, outre de surfer sur une intrigue angoissante, de prendre aisément à contre-pied le lecteur dans sa finalité. Un moment de lecture addictif !

Par Phibes, le 7 février 2021

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