AIRBORNE 44
Sur nos ruines

Missionné pour protéger le transport d’un trésor de guerre SS détourné par des officiers allemands, Aurelius Krüger a atteint, en compagnie de la belle Solveig Hënzel, le sanatorium désaffecté où il doit retrouver le scientifique déserteur Stadler. En ces lieux en ruines, ils tombent sur Nadia et Nathan, deux jeunes évadés du camp de Dora, et sur Jörg, un jeune militaire renégat. Stadler, qui a été rattrapé dans sa fuite par la police allemande, est sauvé par Aurelius. Nadia et Nathan reconnaissent en lui leur tortionnaire et décident de quitter leur abri. Au matin, ayant constaté la disparition des deux enfants, Aurelius, Solveig et Jörg partent à leur recherche en se fiant à la carte que l’ancien SS avait tracé pour sa mission et que les deux jeunes ont subtilisés. Pendant ce temps, la Gestapo poursuit son enquête sur la fuite de Stadler et parvient à faire le rapprochement avec la désertion d’autres officiers allemands. En ces temps troublés qui augurent la fin d’un douloureux conflit, est-il possible que l’arrivée des libérateurs alliés puisse influer sur la destinée d’Aurelius et de ses compagnons ?

Par phibes, le 26 juin 2019

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Notre avis sur AIRBORNE 44 #8 – Sur nos ruines

Avec l’opus précédent, Philippe Jarbinet entamait une nouvelle histoire puisant ses racines, comme le sous-entend le titre de la saga, au sein de la seconde guerre mondiale. S’attachant à nous conter des pérégrinations cette fois-ci du côté allemand, l’artiste nous proposait de suivre son personnage principal (Aurelius) dans une course contre la montre haletante. Fixant cette dernière à l’époque où la seconde guerre arrivait à son terme à la suite de la débandade allemande, il nous associait en filigrane à cette quête engagée par les belligérants pour préparer demain en récupérant les connaissances scientifiques des battus.

Ce huitième tome clôture l’histoire d’Aurelius avec force et conviction. Toujours à l’appui d’une recherche documentaire impressionnante, Philippe Jarbinet trouve un très bel équilibre entre conflit armé et aventure plus personnelle vécue par un petit groupe de fuyards. Répondant pour cela aux interrogations suscitées par les premières planches de l’album précédent, il nous livre des péripéties à dimension humaine captivantes, d’une intensité émotionnelle saisissante et d’une finalité fabuleuse. L’on concèdera qu’au travers de la destinée d’Aurelius et de ses partenaires de fuite, l’auteur démontre avec justesse, sous le couvert d’une débâcle générale et des prémices d’une course à l’espace, l’aberration de la guerre qui, frappant aveuglément, donne un sentiment d’injustice, surtout quand elle touche des innocents et qu’elle permet aux salauds qui l’ont faite de s’en sortir indemnes.

On ne peut que saluer l’excellent travail graphique réalisé par un artiste au faîte de son talent. Grâce une colorisation directe on ne peut plus efficace, il met en avant un dessin réaliste d’une qualité exemplaire. Malgré un manque de précision au niveau des visages de ses personnages (on peut de temps à autre en confondre certains), on restera subjugué par la beauté des décors et par la représentation fidèle des engins de toute sorte (avions, camions voitures…).

Une fin de diptyque (le 4ème de la série) d’une équipée guerrière à lire et à relire. Bravo Monsieur Jarbinet !

Par Phibes, le 26 juin 2019

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