Ainsi danse

Noël approche, et pourtant, ce ne sont pas les préparatifs qui sont au centre des préoccupations de ces personnages que l’on va suivre le temps de quelques jours, de quelques rencontres…

Maximilien est un jeune banquier qui va faire la connaissance par hasard de Camille, la voisine d’un de ses amis. Anne-Marie vit, elle, entre compagnon et amant, profitant que son âge pourtant avancé ne l’empêche pas encore de pouvoir ainsi jouer à la jeune amoureuse. Sophie et Patrice sont mariés et ont un enfant, Théo, mais son travail et ses horaires à lui ont presque fini par en faire un étranger dans son foyer. Et il y a aussi Maïwenn, l’artiste peintre, écartelée entre l’espoir de percer et les critiques souvent dures, qui passe à l’occasion de l’atelier au lit avec ses modèles…

L’amour est leur dénominateur commun. C’est lui qui régit leur fin d’année, qui fait passer les fêtes au second plan… Mais entre les contraintes des uns, les passions impossibles des autres ou encore la jalousie, le bonheur sera-t-il cette année sous leurs sapins ?
 

Par sylvestre, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur Ainsi danse

Sortez de L’immeuble d’en face et partez parcourir les rues de cette autre ville. Vous y rencontrerez ces personnages les uns après les autres, des femmes et des hommes, et vous les accompagnerez dans un quotidien qui serait banal si ce n’était pas justement toutes ces choses petites choses de la vie qui la rendaient unique. Surtout lorsque l’amour s’en mêle ! Et justement, en plus des petites difficultés de la vie auxquelles ils doivent faire face, c’est à la partie la moins facile à vivre de l’amour que nos héros sont contraints de se frotter : l’un parce que sa nouvelle copine est hôtesse de charme au téléphone et que ça le rend terriblement jaloux, les autres parce qu’ils vivent un amour caché, en voie d’extinction ou blessant…

Michel-Yves Schmitt livre avec Ainsi danse un récit proche de ses personnages, intimiste. Et il le place dans le cadre d’un compte à rebours vers Noël, comme posant la question : cette date magique pourrait-elle avoir raison des tracas de la vie de tous les jours ? Ce qui fait que le lecteur suit avec intérêt l’évolution des choses, attendant le moment où les destins peuvent se croiser, attendant l’effet que pourrait avoir justement Noël sur ces gens et sur leurs parcours…

Le découpage, nous faisant passer d’une scène à l’autre et donc d’un héros à l’autre, a en outre ce don de rendre à la fois impatient de savoir ce qui va arriver à un personnage qu’on laisse pour aller s’intéresser à un autre, et à la fois content de profiter malgré les coupures de chaque situation différente.

A côté de cela, on observe que le dessin de Michel-Yves Schmitt a gagné en qualité : la colorisation en bichromie appliquée par E. Simone l’a comme obligé à devoir moins s’appuyer sur une palette de couleurs plus large (comme elle l’est dans son autre bande dessinée Dérives, par exemple) et donc à travailler plus ses décors et les détails de ses vignettes. Le résultat est très bon : puisqu’il est question d’amour dans Ainsi danse, j’oserais dire du scénario et du dessin qu’ils font très bon ménage !   : -)

A méditer enfin, le jeu de mots du titre avec le terme Incidence !
 
 

Par Sylvestre, le 21 décembre 2008

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