AIGLES DECAPITEES (LES)
Mon frère, ce bâtard

De retour des Croisades après avoir subi un revers cinglant à Tunis et perdu son roi Louis le neuvième, Sygwald est revenu sur les terres familiales de Crozenc. Là, il apprend la disparition tragique de son père Hugues et de sa mère Nolwen et également la saisie de son domaine par le Roi de France. De fait, totalement démuni, le jeune chevalier décide de se tourner vers sa seule famille, Mahaut, sa demi-sœur qui habite Toulouse dont le comté est passé sous gestion royale. Cette dernière a bien changé et, via une relation extraconjugale avec un notable de la grande cité, tente de retrouver la distinction qu’elle ne peut obtenir de son compagnon Jehan. Lors d’une de ses escapades nocturnes, la jeune femme échappe de peu à une agression grâce à l’intervention de Sygwald. Cet attentat manqué associé à l’arrivée du nouveau sénéchal dans la ville vont entraîner le frère et la sœur dans une série de péripéties pour le moins difficiles pour leur situation.

Par phibes, le 8 décembre 2014

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Notre avis sur AIGLES DECAPITEES (LES) #26 – Mon frère, ce bâtard

La tragédie à laquelle on assistait dans le précédent épisode a eu, comme il se doit, de terribles répercussions sur le statut du téméraire Sygwald de Crozenc. En effet, après avoir perdu la croisade, son roi, après avoir découvert la disparition de ses parents et la confiscation de tous ses biens, notre preux chevalier n’est plus qu’un pauvre hère sans repère. La seule attache dont il bénéficie est sa demi-sœur Mahaut et à ce titre, il décide de la retrouver.

Michel Pierret imprime un nouveau changement dans sa série fétiche et pas des moindres, puisqu’il a décidé de faire disparaître deux piliers de la série certes vieillissants, le seigneur Hugues et sa compagne Nolwen. Aussi, à moins d’un rebondissement à venir, l’aventure des Aigles Décapitées repose dorénavant sur les épaules de leur fils, Sygwald. Et comme ce dernier, en pleine déchéance, n’a plus qu’un seul parent, il est on ne peut plus normal que le chevalier se rapproche de celui-ci. Evidemment, ce rapprochement familial ne va pas se faire sans heurt comme peut nous le susurrer le premier de couverture et va bientôt nous plonger dans un mélodrame certes assez conventionnel mais assez convaincant.

Force est de constater que l’intrigue mise en place a le mérite de reposer encore une fois sur un fonds de vérité historique (celle concernant le 13ème siècle et plus particulièrement l’année 1271) que l’artiste a, depuis ses débuts dans la saga en 1991, su apprivoiser. Il en ressort de fait un certain didactisme non négligeable et bien nourrissant. Par ailleurs, fort de ce cadre authentique, il y intègre sa fiction portée ici par deux personnages qui n’ont qu’un seul désir, se sortir de leurs conditions peu reluisantes. L’un par ses charmes, l’autre par ses aptitudes physiques, Mahaut et Sygwal sont donc appelés à faire le maximum pour retrouver leur dignité d’antan. Malheureusement, le destin semble en avoir décidé autrement et de nombreuses péripéties les attendent au tournant.

Côté dessin, Michel Pierret reste d’une grande constance. Son trait demeure éprouvé que ce soit au niveau des décors ou des personnages, pour une qualité que les adeptes de la série ne manqueront pas d’apprécier.

Un nouveau volet qui, historiquement, bénéficie d’un certain attrait et qui a l’avantage d’apporter de grands changements à la saga en introduisant le héros dans une longue reconquête que l’on pressent difficile.

Par Phibes, le 8 décembre 2014

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