AIGLES DECAPITEES (LES)
La dernière croisade

En ce mois de mars 1268 en la citadelle de Crozenc, Hugues, le maître des lieux, est tombé malade et aucune médication ne semble endiguer le mal qui le ronge. Voyant là le signe d’une punition divine suite à une promesse non tenue, le souffrant met dans la confidence son fils Sigwald. En effet, ce dernier est en possession d’un coffret appartenant à la commanderie templière de Villers à laquelle il l’avait promis, il y a de nombreuses années, de le restituer. Considérant la faiblesse physique de son père et sa peine, Sygwald, décide de finaliser la mission de son père. Accompagné de sa mère Nolwen, de son écuyer Eloi et de quelques gens armés, le jeune seigneur part en campagne. Malheureusement pour la petite troupe, les routes ne sont pas sûres, si bien qu’elle va essuyer de gros déboires qui vont l’amener à être mêlée à une tentative de complot sur la personne royale, en pleine préparation d’une nouvelle croisade.

Par phibes, le 1 avril 2011

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Notre avis sur AIGLES DECAPITEES (LES) #23 – La dernière croisade

Après une fin de cycle concernant le lourd contentieux entre Hugues de Crozenc et le sarrasin Al Mansour, Michel Pierret repart pour de nouvelles péripéties historico-fictives. Remettant à l’honneur non pas le seigneur de Crozenc que l’on ne connaît que trop depuis qu’il sévit depuis le premier épisode de la saga, mais son fils courageux Sygwald, cet épisode nous entraîne dans une aventure toujours aussi intrigante telle que le scénariste/dessinateur a la maîtrise.

Pour ce faire, il nous fait faire un bond dans le temps de quelques six années (nous sommes donc en 1268, au moment où le roi Louis IX prépare la huitième croisade) pour retrouver un Hugues de Crozenc vieillissant et maladif, plus candide qu’il ne l’a jamais été. De fait, la part active est réservée à son fils Sygwald qui se voit transformé en exécuteur d’un engagement familial et lié, comme son père auparavant, à un attentat contre le roi.

L’aventure dont il est question est bien structurée et se veut animée. Le côté historique est bien présent et sert activement la fiction où se croise un large éventail de personnages (du plus vil au plus haut dans la hiérarchie en passant par la femme infidèle) dont on a déjà pu apprécier leur intervention auparavant. Certes la théorie du complot n’est pas originale dans la série mais reste d’un abord très intéressant par l’entrée en matière d’un nouveau protagoniste au jeu rapidement prévisible, la trouvère manipulatrice Jeanne de Chalais. Par ailleurs, la quête qui se veut passer par le roi lui-même et sa cour donne un caractère chevaleresque fort qui vient renforcer le charisme montant du jeune Sygwald.

Michel Pierret est réellement à l’aise dans ses graphiques qu’il nous dispense déjà depuis près de 20 ans (sa première intervention graphique dans la série date de 1992). Son style qu’il arbore dans une fidélité pérenne, revêt un classicisme qui se veut conforme à l’ambiance historique de son équipée. On ressent une certaine rigueur dans les nombreux décors qu’il exécute finement, que ce soit dans la représentation des monuments anciens ou des intérieurs. Ses personnages à l’effigie travaillée révèlent une certaine authenticité.

Un épisode qui reste dans la lignée des précédents, classique, historiquement et aventureusement probant pour les inconditionnels de la série.

Par Phibes, le 6 avril 2011

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