AIGLES DECAPITEES (LES)
La princesse mordrie

Hugues de Crozenc a été abandonné, hors de la ville de Nicosie, au fond d’un puit à sec par le fourbe Guy de Vaucouleurs qui n’est autre qu’Al Mansour, un homme du Sultan venu assassiner le roi Louis IX. Attendant sa dernière heure, il voit sa vie sauve grâce à l’intervention du chevalier Diego le Navarrais. Mais ce dernier, qui a un contentieux pendant avec Hugues, le garde à ses côtés de telle manière qu’il ne peut avertir le roi du danger qui le menace. Toutefois, à la faveur de la nuit, il trouve le moyen de s’échapper et en arrivant à la citadelle, il apprend que la princesse Alienor avec laquelle il avait un rendez-vous galant la veille, a été retrouvée assassinée et qu’il est recherché activement par la soldatesque. L’œuvre d’Al Mansour est en marche, signifiant que le Roi est en grand péril. Comment Hugues de Crozenc va-t-il pouvoir alerter son seigneur sans mettre en péril sa vie ?

Par phibes, le 1 avril 2013

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Notre avis sur AIGLES DECAPITEES (LES) #13 – La princesse mordrie

Au final du tome précédent qui entraînait le seigneur de Crozenc dans un nouveau cycle d’aventures, le lecteur était abandonné sur une note d’incertitude. En effet, Hugues, manipulé par le sournois Guy de Vaucouleurs, tombait dans un piège tendu par ce dernier qui le faisait disparaître de la surface de la terre. Etait-il blessé, mort peut-être ? Le chiffre 13 semble lui porter bonheur puisque nous le retrouvons sain et sauf, certes en fâcheuse posture mais toujours disposé à protéger son suzerain.

Nous retrouvons donc la terre chypriote qui est le théâtre d’un complot qui vise le Roi de France Louis le Neuvième et dans lequel le personnage principal a été embringué. Cette suite qui nous replace dans les ambiances de préparation de la septième croisade (1249) se veut tout aussi convaincante que le précédent épisode puisqu’elle vient relancer la sournoise mission du désormais démasqué Al Mansour, et même la clôturer.

S’il l’on a droit à de nombreuses scènes d’action, l’on dénotera que Jean-Charles Kraehn mène son intrigue d’une manière très adroite, la rendant plus complexe en lui donnant des ramifications assurément bien calculées (ici le piège dans lequel devait tomber Hugues chez la princesse Aliénor dressé par le bâtard d’Hugues de Lusignan). De même, on pourra apprécier l’effort fourni par le scénariste dans l’usage des termes d’autrefois qui permet de donner une atmosphère médiévale plus probante. Enfin, on pourra goûter à la justesse des évènements contés qui intègrent habilement les faits historiques dont le rappel est fait à plusieurs reprises.

Côté dessin, Michel Pierret reste dans une évocation que l’on peut considérer comme habituelle et toujours de très bon niveau. Grâce à la rigueur qu’il s’impose, on retrouve avec plaisir les ambiances historiques qu’il campe au moyen d’une recherche imparable sur les nombreux monuments, les tenues vestimentaires des personnages, les décors, les faits d’armes…

Un feuilleton de très bonne facture médiévale qui nous plonge dans un complot tortueux que le seigneur de Crozenc va devoir déjouer. Un bon moment de lecture à rattacher au tome antérieur.

Par Phibes, le 1 avril 2013

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