ÂGES PERDUS (LES)
Le fort des landes

Alors qu’on se prépare à passer le seuil de l’An Mille, un cataclysme sans précédent provoqué par la chute d’une quantité astronomique de météores parcourt toute la planète. Tout n’est que ruine et désolation. Une nuit sans fin s’installe sur le monde et les quelques survivants au chaos se réfugient au fin-fond des cavernes. Au fil des millénaires, la nature reprend ses droits. La réapparition du soleil permet aux hommes de sortir de leur léthargie et de pourvoir à une nouvelle évolution. Bien des siècles plus tard, la vie s’est organisée et des clans se sont constitués sur la base de règles bien précises.
Dans le sud d’Anglia, Primus du clan de Moör a décidé d’enfreindre ces règles. En effet, à la tête d’une petite escouade, il se dirige vers le fort des landes afin d’en prendre possession bien avant la date autorisée. Sachant que le clan d’Arghana est sur le point de s’y loger, Primus risque de provoquer un profond déséquilibre dans le cycle des clans. Après avoir dû affronter des écorcheurs monstrueux, le petit groupe parvient enfin à atteindre le fortin.
Pourquoi Primus déroge-t-il à la règle ancestrale ? Est-ce que ce qu’il a entretenu au fil des ans dans le fort des landes pourrait sauver l’avenir de son clan et des autres ? Et quel autre secret détient-il ? Alors qu’une dissension semble inévitable, sa fille Elaine va en faire la découverte.

Par phibes, le 2 mai 2021

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Notre avis sur ÂGES PERDUS (LES) #1 – Le fort des landes

Après son triptyque viking Serpent Dieu, Jérôme Le Gris revient dans une nouvelle équipée sur quatre tomes qui prend ses bases dans un univers post-apocalyptique, après que la Terre ait subi en l’an Mille un déluge de météorites qui l’a plongée dans une nuit de plusieurs millénaires anéantissant toute civilisation. Fort de cette vision catastrophique, l’auteur a imaginé une renaissance de l’humanité et s’est focalisé sur une période balbutiante nommée des Âges Perdus dans laquelle une quête va se réaliser.

Ce premier épisode initie donc cette fameuse épopée. Pour ce faire, le scénariste a décidé tout d’abord de développer le contexte général de cette uchronie, à partir de la période moyenâgeuse (qui va avoir un intérêt pour la suite) où la crainte de l’apocalypse était prégnante. A la suite d’un bouleversement planétaire, l’on découvre un nouveau paysage, menaçant et aride, dans lequel des peuples, des personnages clés vont s’animer, en particulier Primus et sa fille Elaine.

Il ne fait aucun doute que cette ouverture, même si elle ne bouleverse pas les codes du récit post-apocalyptique, se veut bien amenée. Elle nous plonge dans une évocation fluide, linéaire entrecoupée de petits flashbacks, pour le moins sauvage et violente, suscitant de nombreuses sensations surtout lorsque la faune (démesurée) vient au contact de l’homme. A partir d’une découverte capitale (l’engrain) que Jérôme Le Gris met en avant par le biais du sage Primus, il joue sur les prémices d’une évolution intéressante, à la tonalité bien mystérieuse, qui va occasionner des oppositions sanglantes et pousser Elaine (dont on connaîtra certains pans de sa vie) à partir sur les traces d’un passé détruit depuis des millénaires.

Au niveau dessins, Didier Poli nous assure un rendu de grande qualité. Sous le couvert d’un trait aiguisé et réaliste, l’artiste parvient à nous sensibiliser à cette aventure fantastique en nous faisant découvrir un monde exotique aux grands espaces dévastés. Il parvient également à nous surprendre grâce à l’apparition de ses bêtes féroces dans une dynamique impitoyable. Enfin, il met en avant des personnages qui se veulent bien convaincants dans leurs actions les plus cruelles, dotés d’une personnalité attirante comme Elaine, belle guerrière qui va devoir animer la quête en devenir.

Une ouverture sur une uchronie alléchante qui a toutes les chances de nous entraîner dans une aventure au long cours emplie de rencontres bien surprenantes. La suite nous le confirmera, sans aucun doute !

Par Phibes, le 2 mai 2021

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