MISS MARPLE
Un cadavre dans la bibliothèque

Le Colonel Arthur Bantry et son épouse Dolly dorment d’un profond sommeil lorsque leur femme de chambre vient les réveiller précipitamment. En effet, cette dernière leur affirme avoir découvert un cadavre dans la bibliothèque de leur grande bâtisse. Dubitatif, le couple décide d’aller jeter un coup d’œil dans la pièce et a la stupeur de voir le corps inanimé d’une jeune femme blonde étendue sur le tapis. Il fait alors appel à la police qui dès les premières analyses, s’aperçoit que la victime, totalement inconnue, est jeune, qu’elle a été étranglée et défigurée et que son corps a été introduit dans la bibliothèque à la suite d’une effraction. Alors que le colonel fait l’objet d’un interrogatoire, son épouse s’est écartée pour téléphoner à son amie Miss Marple, connue pour sa propension à résoudre les mystères. C’est d’ailleurs qui, à la suite de l’examen de la scène du crime, incite les policiers à se rendre non loin de là au manoir de Basil Blake, un cinéaste excentrique dont la compagne ressemble beaucoup à la défunte. La rencontre qui s’ensuit ne va pas aider pour autant les enquêteurs qui vont devoir trouver d’autres pistes… à commencer par la liste des personnes disparues.

Par phibes, le 21 novembre 2017

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Notre avis sur MISS MARPLE #1 – Un cadavre dans la bibliothèque

Autre œuvre de la grande Agatha Christie à intégrer le catalogue de la toute nouvelle collection initiée par les éditions Paquet, Un cadavre dans la bibliothèque nous immerge dans une affaire criminelle qui a la particularité d’être diligentée par un personnage récurrent de l’univers de la romancière, en l’occurrence Miss Marple.

Contrairement à son homologue Hercule Poirot, cette vieille dame n’est pas un enquêteur patenté mais plutôt une personne qui a la spécificité d’avoir comme occupation favorite la résolution de certaines énigmes. Cet album va donc nous permettre de voir cette dernière à l’œuvre, dans une affaire que l’on concèdera avantageusement épaisse et pleinement captivante.

Comme pour le Crime de l’Orient express, il semble qu’une certaine modernité souffle sur cette adaptation. En effet, Dominique Ziegler qui s’est accaparé le récit originel, paru en 1942, a souhaité transposer celui-ci dans une période plus proche de la nôtre, dans les années soixante. Sur ce point, afin de bien camper l’époque, le scénariste a multiplié les références, les indices liés à cette époque (musicales avec Les Beatles, The Bird, Clapton, The Who, automobiles avec la Ford Zodiac, vestimentaire…). Pour une première, le résultat est on ne peut plus correct en terme de césure (l’essentiel est dit) et également de découpage où tout s’articule à la faveur certes d’une volée abondante de dialogues bien british mais sans conséquence néfaste. L’humour a été également sa part grâce au jeu de Miss Marple qui a le privilège, sans pour autant être au premier plan, de prendre tout le monde à contrepied.

Connu pour sa rigueur artistique dans les séries Ciel en ruine, Ciel de guerre, Zone rouge, Olivier Dauger nous livre une bien belle partition. Sous le timbre avéré de la ligne claire, l’artiste nous offre une mise en images somptueuse, abondante, nette et très inspirée. A force de détails bluffant, son trait révèle une véritable recherche dans le réalisme des décors et également dans la représentation physique de ses personnages. Sur plus de soixante planches, ce dessinateur fait preuve d’une générosité débordante (les pages entières sont là pour le démontrer sans ambiguïté) et donne un réel attrait à l’enquête dont il est question. La colorisation est également remarquable, celle-ci donnant le relief qu’il convient à ses vignettes pour camper l’époque.

Une revisite d’un classique particulièrement appréciable à lire absolument par tous les amateurs de l’intrigante Agatha Christie.

Par Phibes, le 21 novembre 2017

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